La nouvelle infrastructure vise à relancer le trafic de transbordement, en baisse, en accueillant de grands navires.
« Le redimensionnement du canal de Vridi (qui mène de la mer au port d’Abidjan) constitue pour le gouvernement un précieux instrument de développement, à forte valeur ajoutée », a affirmé le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly.
« Le port d’Abidjan va donc très bien mais a cependant besoin de se moderniser et se mettre à niveau pour faire face à la problématique de l’accueil des grands navires qui, aujourd’hui, fréquentent des ports de la sous-région (Afrique de l’ouest, NDLR) et ne peuvent être accueillis au port d’Abidjan » a-t-il expliqué.
Inauguré le 5 février 1951 par l’ex-président français, François Mitterrand, alors ministre en charge des territoires d’outre-mer, les travaux de modernisation du canal ont été assurés par la société chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC) pour un coût de 255 millions de dollars, soit 150 milliards de FCFA.
« La mise en service du canal de Vridi, élargi et approfondi, permettra de consolider la position de hub portuaire sur la côte africaine (…) et renforcer le rôle de locomotive de la Côte d’Ivoire dans le développement économique de la sous-région », a expliqué l’ambassadeur de Chine à Abidjan, Weibin Tang.
Débutés en 2015, les travaux ont permis d’élargir le canal de 200 à 350 mètres et de l’approfondir de 14 à 22 mètres, permettant ainsi le passage des navires sans limitation de longueur, contre 250 m maximum auparavant.
« Ainsi des navires transportant 10.000 conteneurs pourront fréquenter notre port contre 3.500 conteneurs anciennement » s’est félicité le directeur général du port d’Abidjan, Hien Sié, promettant d’en faire un « hub port sur la façade atlantique de l’Afrique ».
M. Sié également annoncé une augmentation de 7,2% du trafic marchandises en 2018 pour atteindre plus de 24 millions de tonnes.
Le trafic vers les pays de l’hinterland dépourvus de façade maritime (Burkina Faso, Mali, Niger..) et dont les marchandises transitent par le port autonome d’Abidjan (PAA) a connu de son côté une « baisse importante, liée aux économies de ces pays » en 2018, alors que le trafic avait progressé de 3% en 2017.
Un deuxième terminal capable d’accueillir les plus grands porte-conteneurs, pour un coût global de 1.000 milliards de francs CFA (1,52 milliard d’euros), est en construction.
La Banque mondiale avait appelé les autorités ivoiriennes à investir pour « abaisser les coûts de transport », soulignant le besoin d’améliorer la performance des ports ivoiriens.
Comparé au Ghana, le coût d’un conteneur transitant par le port d’Abidjan est 59% plus élevé à l’export et 44% plus élevé à l’import, pointait du doigt la Banque mondiale, qui estimait que le port souffrait d’un « manque de concurrence dans l’exploitation de ses terminaux ».