« Ne nous berçons pas d’illusions, ne fantasmons pas sur le report. D’abord, la Grande-Bretagne sort. Ensuite, si elle sort le 30 mars, le 30 juin ou éventuellement quelques semaines ou mois plus tard, c’est pareil », a averti en conférence de presse le président de TLF Overseas, Herbert de Saint Simon.
« Il nous parait hautement probable que la période dite de grâce entre le 30 mars et le couperet final où toutes les procédures se mettront en oeuvre sera courte, dont il faut qu’on soit prêt ».
L’objectif « en France est clair, on veut une frontière fluide demain », une fois que la Grande-Bretagne sera effectivement sortie de l’Union européenne, a exposé Olivier Thouard, président de la commission Brexit de l’organisation professionnelle, qui planche sur le Brexit « depuis 18 mois ».
Union TLF Overseas, qui dit représenter « 85% des flux de transport maritime, aérien et des opérations en douane », avertit que les acteurs doivent comprendre « qu’il ne faudra pas arriver sur un port ou un tunnel sans avoir fait ses opérations douanières avant, sinon on va saturer les installations ».
Concrètement, « on va inventer la déclaration en douanes anticipée. Je vais, moi Français, déposer une déclaration en douane sur le système francais pendant que ma marchandise est encore dans l’entrepôt anglais », explique Olivier Thouard, par ailleurs directeur douane et représentation fiscale de GEFCO.
Un code barre est édité à la suite de cette pré-déclaration, transmis au chauffeur puis présenté lors du franchissement de la nouvelle frontière douanière.
« L’idée est qu’en arrivant en France, on ait directement le feu vert. C’est faisable mais ça nécessite bien sûr une énorme communication parce qu’il faut que j’ai l’information de ce qu’il y a exactement dans le camion alors que je suis en France, que je ne vois pas le camion ou le chauffeur », explique-t-il encore.
« Le dédouanement, c’est notre ADN, nous savons le faire, nous le faisons depuis des lustres et on le faisait également avec la Grande-Bretagne il n’y a pas si longtemps », a de son côté observé Stéphane Hamouche, président de la commission Douanes de TLF. « Ce qui est nouveau ce sont les conditions dans lesquelles ce dédouanement va se réaliser avec un pays sortant de l’UE, et des infrastructures qui n’existaient plus ».