Sea Shepherd France, association de défense des animaux marins, a publié samedi des images d’une « première plage en Gironde touchée par les hydrocarbures », demandant le déclenchement du plan Polmar Terre.
La préfecture de Gironde a répliqué dans un tweet en écrivant : « Attention à ne pas se fier aux photos alarmistes. Des vérifications vont être faites et d’éventuels prélèvements seront réalisés et comparés à ceux du #GrandeAmerica ».
Gendarmerie et services municipaux devaient se rendre sur place pour faire un état des lieux, selon la préfecture.
Contactée par l’AFP, la préfecture maritime de l’Atlantique a confirmé que des prélèvements seraient réalisés mais qu’une origine de cette pollution venant du fioul que contenait le navire italien « semble étonnante au vu des modèles de dérive observés et calculés ».
Le tweet de l’ONG a été retwitté à plusieurs reprises avec des commentaires attribuant cette pollution à celle du Grande America.
Ce navire a coulé mardi à 333 km à l’ouest de La Rochelle avec à son bord 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses, plus de 2.000 véhicules ainsi que 2.200 tonnes de fioul lourd dans ses soutes.
Les opérations contre la pollution se poursuivent actuellement dans la zone du naufrage. Deux nappes d’hydrocarbures, plus une troisième repérée vendredi, dérivaient depuis vers l’est mais n’étaient attendues qu’en milieu de semaine sur les côtes soit de Charente-Maritime, soit de Gironde.
Selon Sea Shepherd, interrogé par l’AFP, un bénévole de l’ONG a fait des premières constatations samedi matin en notant des « premières traces noires apparues dans l’écume, sur la plage du Pin Sec à Hourtin ».
Vers 17h00, les photos publiées ont été prises de cette « soupe visqueuse, marronâtre, avec mousse brassée. Ce n’est pas du fioul lourd, mais ça fait penser à un résidu de cargaison de fioul, comme une mélasse de fond de cale », a indiqué « Jérôme, coordinateur marée noire ».
« On reste prudent, on ne peut pas dire que c’est le fioul du Grande America, mais pour nous ça participe du même évènement: à chaque fois qu’il y a un bateau qui coule ou s’échoue, d’autres en profitent pour faire du dégazage sauvage. Pour nous, cela fait partie des dommages collatéraux de toute marée noire suite à un bateau qui sombre en mer », a-t-il ajouté.
« Demain (dimanche), nous allons faire des repérages sur la côte pour installer une unité mobile pour soigner les oiseaux mazoutés, car on ne le dit pas assez mais on s’attend à recueillir potentiellement des milliers d’oiseaux mazoutés », a-t-il dit.