L’audience a débuté en présence des huit prévenus –trois dirigeants sont poursuivis pour « corruption active d’agents publics étrangers » et cinq autres cadres pour « complicité de corruption »– avec plus d’une heure de retard en raison d’un problème d’interprète. La société cotée en Bourse est également poursuivie en tant que personne morale.
Parmi les prévenus, le directeur général actuel de la société dont le siège est à Marseille, Gaël Bodénès, et son prédécesseur à l’époque des faits Christian Lefevre, ainsi que Laurent Renard, directeur général adjoint. A l’autre bout de la salle, isolé, Marc Cherqui, 57 ans, le directeur financier par qui l’affaire a éclaté.
Le 19 octobre 2012, de retour d’un voyage d’affaires au Nigeria, M. Cherqui, qui avait atterri à l’aéroport de Marseille-Marignane, n’arrive pas à remettre la main sur son bagage dont il s’empresse de déclarer la perte. Et pour cause, la valise qui a été retrouvée et a été confiée aux douanes, contient, rangés en liasses de 100 dollars, quelque 250.000 dollars.
L’enquête va mettre au jour selon l’accusation un vaste système de corruption: l’accusation pointe « une volonté assumée » par le groupe qui pèse 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires et « qui ne paye aucun impôt en France, de se soustraire au paiement des impôts légitimement dus », en l’occurrence au Nigeria, en Guinée équatoriale et au Cameroun, en soudoyant des agents de recouvrement en cas de redressement pour un montant total estimé en 2011 et 2012 à environ 3 millions de dollars.
Le procès doit durer jusqu’au 27 mars.
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BOURBON