« Nous avons écrit à la ministre des Armées et au ministre des Affaires étrangères pour les alerter sur les risques de cette coopération », a précisé l’ONG, pour qui « la France engage sa responsabilité ».
« Comment le gouvernement français a-t-il évalué ou va-t-il évaluer le risque que la livraison des six navires et les formations prévues puissent contribuer à la violation des droits fondamentaux des personnes réfugiées et migrantes interceptées en mer par les autorités libyennes? », interroge cette lettre dont l’AFP a eu connaissance.
La ministre des Armées Florence Parly avait annoncé en février la livraison à la Libye de ces six embarcations dans le cadre du soutien français « aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine », selon le ministère.
Amnesty rappelle sur son site internet que les migrants interceptés alors qu’ils tentaient de fuir la Libye « sont placés dans des centres de détention aux conditions de vie indignes ».
« Des mauvais traitements extrêmement graves leur sont infligés, quand ils ne sont pas revendus ou transférés aux mains de milices », ajoute l’ONG dans ce communiqué, qui dénonce « la chaîne de responsabilité » entre trafiquants, garde-côtes et Direction des migrations en Libye.
C’est pourquoi la livraison de ces bateaux, qui doit débuter au printemps, « ne doit pas intervenir » si la France « ne fait rien de concret » pour que la Libye « mette fin à la détention des migrants » et pour que Tripoli donne au HCR « la possibilité de protéger les personnes en quête de protection sur son territoire », ajoute l’ONG sur son site.