Nouvelle étape du tour du monde du bateau laboratoire Energy Observer

Lors de sa première expédition commencée en juin 2017, ce laboratoire énergétique couvert de panneaux photovoltaïques (168 m2 désormais) a parcouru plus de 10.000 milles marins en France et en Méditerranée, utilisant principalement l’énergie solaire, mais aussi de l’hydrogène produit par électrolyse à partir de l’eau de mer.

Mais la partie éolienne de ce mix d’énergies renouvelables n’a pas été concluante, les deux éoliennes à axe vertical et l’aile de traction (kite) ne fonctionnant pas comme espéré, a expliqué à l’AFP le chef d’expédition Jérôme Delafosse.

Pour cette nouvelle étape qui les conduira vers la mer du Nord et la Baltique, le navire sera donc équipé mi-avril à Amsterdam d’ailes de 12 mètres d’envergure baptisées « Oceanwings », conçues par le cabinet d’architecture navale VPLP en s’inspirant des voiles des navires de la Coupe de l’America.

Ce sont des « ailes rigides, comme des ailes d’avion à la verticale » et « beaucoup plus simples d’utilisation qu’un +kite+ », a indiqué M. Delafosse.

Ces ailes entièrement automatisées, rotatives à 360° et pouvant s’affaler, devraient permettre d’augmenter la vitesse du navire et de soulager les moteurs, permettant ainsi la production d’hydrogène en mer.

« On utilise le vent, on soulage notre production et l’énergie solaire qu’on va recevoir, au lieu de la mobiliser pour propulser le bateau, on va l’envoyer dans l’électrolyseur, la chaîne de production d’hydrogène », a précisé M. Delafosse.

Si cela devrait ainsi permettre au navire d’atteindre son objectif d’autonomie énergétique pour traverser ensuite l’Atlantique et le Pacifique afin de terminer son tour du monde d’ici 2022, les porteurs du projet espèrent aussi que cette technologie puisse être adaptée aux cargos de transport maritime ou aux navires de croisière.

« Je crois profondément que ces ailes peuvent constituer une véritable rupture technologique dans la réduction des dépenses énergétiques des navires de commerce », insiste Victorien Erussard, fondateur et capitaine d’Energy Observer. « Associées à l’hydrogène, c’est le combo gagnant pour un transport maritime propre ».

L’hydrogène contient jusqu’à trois fois plus d’énergie par unité de masse que le gazole et 2,5 fois plus que le gaz naturel. De plus, sa combustion ne rejette ni CO2 ni particules fines, mais il est aujourd’hui produit principalement à partir d’énergies fossiles.

L’objectif d’Energy Observer est de montrer qu’il peut être produit à partir d’énergies renouvelables.

L’ancien catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large, était à l’origine un voilier de course construit en 1983 au Canada.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.