L’Anses pointe en particulier l’étang d’Ingril, dans l’Hérault. Elle insiste « sur la nécessité d’éviter toute consommation de coquillages provenant de cette zone ».
« Aujourd’hui, il n’y a pas de production conchylicole destinée à la commercialisation issue de cette zone », souligne-t-elle toutefois.
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a fait cette recommandation dans le cadre d’un rapport sur les pinnatoxines.
Il s’agit de toxines produites par des micro-algues marines (appelées Vulcanodinium rugosum), qui peuvent s’accumuler dans les coquillages.
« Ces biotoxines marines ont été identifiées pour la première fois en France, en 2011, dans des moules de la lagune d’Ingril », précise l’Anses.
Depuis, « des analyses réalisées dans les moules de cette lagune ont montré des concentrations élevées » de ces toxines chaque année durant plusieurs mois.
Les pinnatoxines « ont également été détectées, dans une moindre mesure, dans d’autres régions en France, notamment dans des moules provenant d’autres lagunes méditerranéennes (Vic, le Prévost, Thau, Leucate) et sur les côtes atlantique et corse », selon l’Anses.
A l’étranger, des contaminations aux pinnatoxines ont aussi été observées « au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande » et dans des pays d’Europe, au nord comme au sud.
Pour mesurer le risque potentiel pour le consommateur, l’Anses a établi une valeur repère pour la contamination des coquillages.
« Dans les cas de forte consommation et/ou de forte contamination de coquillages, la valeur repère peut être dépassée », montre son étude.
« Les études expérimentales menées chez la souris ont montré des effets toxiques aigus » sur le système nerveux, « pouvant conduire au décès en cas d’ingestion à forte dose », selon l’Anses.
Elle souligne néanmoins que « chez l’Homme, aucun cas d’intoxication lié aux pinnatoxines n’a été rapporté à ce jour en France ni ailleurs dans le monde ».
L’agence sanitaire recommande de « mettre en place une surveillance régulière » des coquillages produits à Ingril et Thau.
Elle préconise aussi de cartographier l’implantation de la micro-algue en question dans « toutes les zones conchylicoles des côtes métropolitaines » afin d’établir une surveillance « en particulier dans les lagunes méditerranéennes ».
Enfin, elle recommande « d’engager des travaux de recherche afin d’estimer plus précisément l’exposition des consommateurs de coquillages. »