La CPA, la plus vieille cour d’arbitrage au monde, examine cette semaine une action en justice intenté par l’Ukraine en 2016 contre Moscou, accusé d’entraver délibérément l’accès à la mer d’Azov, utilisé à la fois par la Russie et l’Ukraine. Cette mer est partagée entre les deux pays par le détroit de Kertch, qui la sépare de la mer Noire.
Depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, la Russie contrôle ce détroit.
« L’approche de la Russie est basée sur le récit historique impérial prôné par ses dirigeants. Dans la version de la réalité présentée hier par la Russie, rien n’a changé depuis l’Empire russe », a affirmé la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Olena Zerkal.
« Ceci explique pourquoi la Russie estime être la seule à pouvoir établir les règles, mais cela n’est pas le cas », a-t-elle poursuivi.
Moscou a rejeté lors de la première journée d’audience lundi la compétence de la CPA dans cette affaire, estimant que la Cour ne pouvait pas déterminer quel État est souverain de la Crimée.
Le comportement de Moscou montre un « manque de respect total de la Russie à l’égard du droit international de la mer », a fustigé Mme Zerkal.
« La Russie a construit un pont illégal au-dessus d’un détroit international, qui gène les navires de tous les pays sur leur route vers et depuis les ports ukrainiens. Elle vole nos ressources énergétiques issues de nos zones maritimes. Elle exclut nos pêcheurs des eaux où ils ont toujours pêché », a-t-elle argumenté.
Les Occidentaux n’ont pas reconnu l’annexion de la Crimée par Moscou.
En novembre 2018, les gardes-côtes russes ont arraisonné des navires de guerre ukrainiens qui tentaient de pénétrer dans la mer d’Azov. Cet incident armé a fait trois blessés et 24 marins ukrainiens sont depuis retenus prisonniers.