« Tout le personnel du ministère, militaire comme civil, s’engage sous serment à protéger et à défendre la Constitution des Etats-Unis », indique le ministre de la Défense par intérim Patrick Shanahan dans ce memorandum envoyé à l’ensemble des employés du Pentagone et aux principaux responsables militaires dans le monde.
« La mission de notre armée professionnelle et son éthique sont apolitiques », ajoute M. Shanahan, qui avait regretté la semaine dernière que la Maison Blanche ait demandé, à l’occasion de la récente visite de Donald Trump au Japon, à ce que le nom du destroyer lance-missiles du nom de feu le sénateur John McCain, qu’il détestait, soit tenu hors de la vue du président.
Interrogé par la presse sur ce mémorandum, le chef du Pentagone a expliqué avoir voulu « après l’incident McCain, rappeler à tout le monde qu’il n’est pas question de politiser l’armée ».
« Quand on pense à tous les voyages à venir, à la campagne qui commence, un petit rappel ne fait de mal à personne », a-t-il précisé à la presse alors que les primaires pour l’élection présidentielle de 2020 approchent.
L’état-major particulier de Donald Trump avait contacté la 7e Flotte américaine, basée au Japon, et avait donné pour directive que l’USS McCain, endommagé dans une collision en 2017, soit dissimulé par une bâche.
La directive n’avait finalement pas été mise en oeuvre, mais le directeur de cabinet de la Maison Blanche, Mick Mulvaney, avait minimisé l’incident, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une « demande extravagante ».
Donald Trump et John McCain, décédé le 25 août 2018 d’une tumeur au cerveau à l’âge de 81 ans, n’ont jamais caché leur mépris mutuel. Le milliardaire, exempté du service militaire, avait moqué en 2015 le statut de héros de la guerre du Vietnam de l’ancien sénateur républicain, fait prisonnier et torturé pendant cinq ans.
Figure respectée de la politique américaine, celui-ci avait retiré son soutien au candidat républicain à l’élection présidentielle de 2016.