M. Salvini, qui est aussi ministre de l’Intérieur et patron de la Ligue (extrême droite), a publié jeudi un décret ordonnant aux forces de l’ordre italiennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le transit de ce navire, le Sea-Watch 3, dans les eaux territoires italiennes.
Matteo Salvini s’était auparavant insurgé contre le refus du navire de cette ONG allemande de faire route vers Tripoli, en dépit de l’accord donné par les autorités libyennes. « Le navire avait le feu vert pour débarquer, l’attitude de Sea-Watch ressemble à une véritable séquestration de personnes pour des raisons politiques. Ils polémiquent avec le Viminale (le ministère de l’Intérieur) sur le dos des migrants », avait alors déclaré M. Salvini.
« Seawatch ne débarquera pas de survivants en Libye, Tripoli n’est pas un port sûr. Il est criminel de renvoyer des gens secourus (en mer) vers un pays en guerre », s’est insurgé de son côté Sea-Watch sur son compte Twitter, accusant l’Union européenne d’être « complice » de ces « atrocités ».
« La seule proposition que nous avons reçue est (celle de) la Libye, ce qui est inacceptable. Le bateau se dirige vers le Nord », a précisé de son côté le porte-parole de Sea-Watch, Ruben Neugebauer, interrogé par l’AFP.
Selon le site de suivi du trafic maritime, Marine Traffic, le navire fait effectivement route vers le nord, et a mis le cap sur l’île italienne de Lampedusa.
Mercredi, il avait secouru ces 52 migrants qui dérivaient à bord d’un canot pneumatique au large de la Libye, provoquant déjà la colère du vice-Premier ministre italien. Ce dernier avait dénoncé les agissements d’un navire selon lui « pirate » et « illégal ».
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