Ce volcan sous-marin, « phénomène exceptionnel » selon le scientifique, avait été découvert lors d’une première mission scientifique en mer, coordonnée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), après l’apparition en mai 2018 d’un phénomène de séismes en essaim à Mayotte.
D’une surface de 8 km2 et d’un volume de 0,2 km3 de magma, la coulée de lave, qui ne provient pas forcément du cône du volcan, est « relativement importante », a précisé le scientifique, chef de la nouvelle mission baptisée Mayobs 2. « On a rarement pu documenter des éruptions sous-marines, c’est très rare », s’est réjoui le géologue.
Le volcan « n’a pas grossi en taille mais a toujours une activité fluide à son sommet », a souligné Stephan Jorry. Selon lui, ces fluides, situés dans la colonne d’eau au sommet du volcan, n’atteignent pas la surface.
Depuis mai 2018, Mayotte a subi plus de 1.800 secousses de magnitude supérieure à 3,5 dont une trentaine de magnitude supérieure à 5. L’essaim principal est situé à 10 km à l’Est de Petite-Terre, a rappelé le géologue, avec des séismes localisés entre 25 et 50 km de profondeur.
La fréquence des séismes « tend à freiner » depuis trois semaines, a encore précisé Stephan Jorry, même si des secousses de magnitude supérieure à 5 sont encore enregistrées. Cependant, il n’y a à ce jour pas de lien scientifiquement établi entre l’activité magmatique et l’essaim de séismes, a précisé Stephan Jorry.
De nouvelles missions scientifiques « sur ce sujet d’intérêt international (…) sont en cours de définition », a expliqué lundi le préfet Dominique Sorain et « le travail va s’amplifier ».
Le préfet a loué la vitesse à laquelle les recherches avancent, motivées par « l’urgence ». « Parce qu’il peut y avoir des risques en matière de sécurité », dont un affaissement des parois du volcan, le préfet a rappelé que l’ensemble de ces analyses « va permettre de mieux quantifier les risques ».