Le « Alan Kurdi » a repéré l’embarcation, un bateau pneumatique surchargé, au petit matin, a indiqué l’ONG Sea-Eye. Le navire avait un moteur fonctionnel et suffisamment de carburant, par contre ses occupants n’avaient ni téléphone satellite, ni GPS.
« Les gens à bord ont une chance incroyable d’avoir été repérés aux jumelles au petit matin. Sans téléphone avec guidage par satellite et sans connaissances nautiques, ces jeunes gens auraient sans doute disparu », a jugé Gorden Isler, un responsable du « Alan Kurdi », dans un communiqué.
Le navire « Alan Kurdi » a été baptisé par Sea-Eye en hommage au petit garçon syrien retrouvé noyé sur une plage turque en 2015 et dont la photo a fait le tour du monde.
Selon le communiqué de Sea-Eye, ni Malte, ni l’Italie ni les autorités libyennes n’ont répondu aux appels de l’ONG, alors que l’accueil des migrants secourus en mer est devenu un casse-tête.
Face à une situation similaire, le gouvernement maltais a annoncé vendredi envoyer un navire militaire chercher la cinquantaine de migrants secourus jeudi par le voilier d’un collectif de gauche Mediterranea.
L’Italie, sous l’impulsion de son ministre de l’Intérieur d’extrême droite Matteo Salvini, a fermé ses ports aux navires d’ONG secourant des migrants en mer et qu’il considère comme des complices des passeurs.
La semaine dernière, le navire d’une autre ONG allemande, le Sea-Watch 3, avait forcé l’entrée dans un port de l’île italienne de Lampedusa après plusieurs jours en mer avec des dizaines de migrants à bord. La capitaine Carola Rackete avait été brièvement arrêtée alors et doit encore être entendue par le parquet le 9 juillet dans le cadre d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine.
Le Alan Kurdi avait déjà passé 10 jours en mer en avril avec 64 migrants à bord, en attendant d’obtenir l’autorisation d’aller à Malte pour débarquer ses passagers qui ont été répartis dans plusieurs pays européens.