« L’Etat est garant de la qualité de l’eau (…), on ne peut pas continuer à constater des incidents », a tancé Emmanuelle Wargon lors d’un point presse, après avoir rencontré des représentants du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) qui gère le site.
« Le Siaap est en train de travailler sur les causes (…), sur comment on fait pour passer l’été », a-t-elle ajouté, alors que ce site classé Seveso « seuil haut » en raison de risques toxiques a déjà connu depuis février 2018 trois incendies et un dégagement de fumées dû à un mélange de produits chimiques.
Mme Wargon a indiqué que la qualité de l’eau rejetée dans la Seine par le site d’Achères était revenue à son niveau « habituel », alors que cinq tonnes de poissons morts ont déjà été repêchés en aval de la station depuis mercredi.
La faune piscicole a été victime d’un manque d’oxygène après le rejet dans la Seine d’eaux chargées en matière organique, en raison de l’arrêt du fonctionnement de l’unité de retraitement incendiée.
L’analyse des impacts sur la biodiversité peut prendre « plusieurs semaines », a précisé la ministre. « Nous n’avons pas encore connaissance du préjudice, mais s’il y a préjudice direct ou indirect à indemniser, on indemnisera », a-t-elle assuré.
Le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot a ajouté qu’en vertu « du principe pollueur/payeur, le Siapp (allait) reconstituer les frayères et réempoissonner ».
Une enquête judiciaire a été ouverte, confiée au commissariat de Saint-Germain-en-Laye pour déterminer les causes du sinistre. Une enquête interne est également en cours.
La station d’épuration, créée en 1940 et qui s’étend sur 250 hectares, est la plus grande d’Europe et traite en temps normal 60% des eaux usées de l’agglomération parisienne. Elle n’en traite plus que 40% environ depuis l’incident.