L’interdiction entre en vigueur « immédiatement », et est valable jusqu’au 31 décembre, indique dans un communiqué l’exécutif européen, qui chapeaute la gestion des stocks de poissons dans les eaux européennes.
Alertée par les scientifiques qui suivent l’évolution des ressources halieutiques, la Commission met en garde contre « un déclin rapide du stock qui risque de conduire à un effondrement si aucune mesure n’est prise ».
Le total admissible de capture pour le cabillaud de la Baltique orientale, ou quota de pêche, a été réduit chaque année depuis 2014 pour atteindre un peu plus de 24.000 tonnes en 2019. Mais, note la Commission, « les pêcheurs n’ont utilisé ces dernières années qu’entre 40 et 60% » de ces quotas, « probablement en raison de la quantité insuffisante de poissons à taille commerciale ».
« Nous devons agir de toute urgence pour reconstituer le stock, tant dans l’intérêt des ressources halieutiques que des pêcheurs », insiste le commissaire européen à la Pêche Karmenu Vella, cité dans le communiqué.
La situation alarme plusieurs pays, qui avaient pris des décisions de sauvegarde, mais « les Etats membres n’ayant pas tous l’intention d’adopter des mesures nationales, la Commission a décidé de garantir l’adoption de nouvelles mesures d’urgence ».
Europêche, qui représente les intérêts de l’industrie de la pêche dans l’UE, a sévèrement critiqué cette décision, estimant qu’il aurait mieux fallu opter pour une réduction « importante » des quotas dans la deuxième partie de l’année, « ce qui aurait pris en compte à la fois la survie de l’espèce et de la flotte ».
Une nouvelle évaluation sera faite à l’automne, au moment où les quotas de pêche seront, comme chaque année, décidés lors d’une négociation entre les Etats membres.
La Commission note par ailleurs que la pêche n’est pas le seul facteur qui menace le stock, et évoque « le manque de salinité, des températures de l’eau trop élevées et le manque d’oxygène, ainsi que des infestations parasitaires ».
Selon les chiffres de la Commission, « plus de 7.000 bateaux de pêche de 8 Etats membres capturent le cabillaud de la Baltique orientale, dont 182 navires de Lituanie et de Pologne qui dépendent de ce stock pour plus de 50% de leurs captures ».