Sous le coup d’un confinement national strict depuis fin mars pour lutter contre la pandémie de coronavirus, l’Inde interdit l’entrée de vols internationaux sur son territoire, laissant de nombreux travailleurs et étudiants vivant à l’étranger dans l’incapacité de rentrer chez eux.
Afin de rapatrier des citoyens indiens, un navire militaire est en route pour les Émirats arabes unis, où vit une communauté indienne de 3,3 millions de personnes soit près d’un tiers de la population de ce pays du Golfe , et deux autres pour les Maldives, a indiqué mardi à l’AFP un porte-parole de l’armée.
Selon un communiqué des autorités, l’opération d’évacuation commencera jeudi sur la base de listes de « citoyens indiens en détresse » dressées par les différentes ambassades indiennes. Le gouvernement de Narendra Modi n’a pas indiqué combien de personnes il comptait au total ramener au pays.
Le consulat indien à Dubaï a reçu à lui seul 200.000 demandes de rapatriement. Aux États-Unis, 20.000 Indiens se sont inscrits pour être évacués, selon le quotidien Times of India.
Pour la première semaine de cette opération, une soixantaine de vols spéciaux sont affrétés, principalement depuis les pays du Golfe, mais aussi en partance de nations d’Asie du Sud-Est, du Bangladesh, du Royaume-Uni et des États-Unis.
Ces vols ramèneront environ 2.000 personnes par jour en Inde, selon un document du ministère indien des Affaires étrangères diffusé sur Twitter par un responsable administratif du Punjab, KBS Sidhu, et repris par la presse indienne.
Les riches pays pétroliers du Golfe dépendent fortement de la main-d’oeuvre étrangère bon marché, généralement venue du sous-continent indien. Des millions d’Indiens, de Pakistanais, de Népalais ou de Sri-Lankais officient comme petites mains dans ces villes de gratte-ciel et de centres commerciaux.
Mais le coronavirus et son impact économique dévastateur ont laissé nombre de ces travailleurs malades ou au chômage. Sur les réseaux sociaux, certains Indiens se sont dit incapables de pouvoir acheter leur billet retour et ont appelé les autorités à les rapatrier gratuitement.
« Je suis sans-abri depuis que j’ai perdu mon emploi en mars, s’il-vous-plaît emmenez-moi en Inde ou ailleurs, sinon je vais avoir de gros problèmes ici à Dubaï », a tweeté un internaute indien.
Tous les rapatriés devront observer une quarantaine d’au minimum 14 jours à leur arrivée sur le territoire et seront testés pour le Covid-19 à l’issue de cette période. En fonction du résultat, « des mesures supplémentaires seront prises en accord avec les protocoles sanitaires », a prévenu le gouvernement indien.
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