« Le réchauffement climatique figure au rang des principales menaces », explique-t-il dans un état des lieux inédit paru jeudi et mené conjointement avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).
Il « se traduit par une augmentation de la température de l’eau de mer de surface, entraînant en saison chaude un blanchissement corallien » pouvant conduire « à la mort des coraux lorsque le phénomène est intense et se prolonge trop longtemps », précise-t-il.
La dégradation de la qualité des eaux côtières constitue une autre menace majeure. L’étude pointe notamment « les effets cumulés de l’urbanisation croissante des littoraux, des rejets d’eaux usées, des pollutions agricoles » et des ruissellements causés par les défrichements.
Enfin, l’impact des prélèvements, des maladies coralliennes et des cyclones s’ajoute aux pressions subies par les coraux, souligne l’UICN, qui tient à jour la Liste rouge des espèces menacées en France.
Certaines espèces sont particulièrement sensibles aux pressions d’origine humaine, comme la Stylophora pistillata, aujourd’hui classée « en danger critique » à La Réunion, alors qu’elle était autrefois assez commune sur les platiers récifaux, souligne l’étude.
« Si les coraux viennent à disparaître, cela posera un problème beaucoup plus large pour l’état de santé et la vitalité des océans », a expliqué à l’AFP Florian Kirchner, chargé de programme Espèces à l’UICN.
« Les coraux ont un rôle majeur dans le renouvellement de la faune dans les océans » a-t-il rappelé, car « ils servent de refuge et d’abris pour un grand nombre d’espèces de poissons ». Ils protègent aussi les côtes contre des événéments naturels violents, comme les cyclones ou les houles marines.
« On doit mieux penser les aménagements côtiers et les rejets agricoles, qui sont très préjudiciables aux coraux » a estimé Florian Kirchner.
« Si on contribue à l’amélioration de la qualité des eaux côtières, ils seront plus résistants au changement climatique », a-t-il conclu.