La Polynésie a interrompu les vols internationaux en mars, ce qui lui a permis de contenir l’épidémie: seuls 60 cas ont été détectés et elle ne déplore aucun mort du Covid-19.
La France finance trois vols de continuité territoriale par mois pour acheminer du fret sanitaire et ramener les Polynésiens bloqués en métropole, mais aucun touriste n’a débarqué en Polynésie depuis près de trois mois.
L’économie polynésienne, fondée sur le tourisme, est très affectée. Tous les hôtels sont fermés, et deux ont annoncé qu’ils ne rouvriraient pas. Le secteur milite depuis plusieurs semaines pour un redémarrage des vols et un assouplissement de la quatorzaine, cette quarantaine de 14 jours qui provoque l’annulation de la plupart des séjours touristiques prévus cet été.
« Nous allons ouvrir encore plus notre pays pour sauver les emplois », a déclaré le président polynésien Edouard Fritch. Près de 19.000 Polynésiens travaillent selon lui dans le tourisme ou exercent un emploi lié à ce secteur.
« Nous ne sommes plus dans l’urgence sanitaire, par contre nous sommes dans l’urgence économique et sociale », a justifié Nicole Bouteau, ministre du Tourisme et de l’Emploi dans le gouvernement local.
Edouard Fritch a annoncé que la quatorzaine se muerait en septaine à partir du 1er juillet, puis serait supprimée le 15 juillet.
Dans la première quinzaine de juillet, seuls les résidents polynésiens, les étudiants qui souhaitent revenir en Polynésie et les passagers ayant un « motif impérieux » pourront embarquer à destination de la Polynésie. Ils devront réaliser un test Covid 72 heures avant leur embarquement, être confinés sept jours à leur arrivée, puis subir un nouveau test.
A partir du 15 juillet, la Polynésie acceptera de nouveau le tourisme international en provenance de l’Europe et des Etats-Unis, ses principaux marchés. Elle exigera une assurance de voyage international pour tous les passagers non-résidents, ainsi qu’un test avant le départ et un autre, pour certains visiteurs, au cours de leur séjour. Ils s’engageront sur l’honneur à respecter les gestes barrières et à déclarer les symptômes qui pourraient survenir.
Le Haut-commissaire Dominique Sorain a écarté l’idée d’un nouveau confinement en cas de réintroduction du virus dans les îles polynésiennes. « On est sur des opérations éventuellement beaucoup plus ciblées, beaucoup plus circonscrites: la détection d’un, deux ou trois cas, mais on n’est pas dans un risque de développement de l’épidémie », a-t-il affirmé.