La consommation de poissons continue à augmenter mais plus lentement (rapport)

Elle passerait ainsi de 179 millions de tonnes de poisson en 2018 à 204 millions de tonnes en 2030, selon ce rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, publié tous les deux ans.

Cette augmentation, si elle est tout sauf anecdotique, marque un net « ralentissement par rapport à la croissance de 27% sur la période 2007-2018 », note la FAO, alors que la consommation mondiale croît inexorablement.

« La consommation annuelle mondiale de poisson s’élève à 20,5 kilos par personne, un niveau record qui devrait augmenter dans les dix prochaines années », note l’agence dans ce rapport.

Elle pourrait atteindre 21,5 kilos par personne d’ici à 2030, selon la FAO, une progression qui interroge, compte tenu des projections de l’ONU sur l’évolution de la population mondiale: celle-ci est attendue à quelque 8,5 milliards d’individus en 2030, soit une augmentation à peu près équivalente à celle de la production mondiale de poisson.

« Un certain nombre de facteurs devraient contribuer à ce ralentissement », selon la FAO, qui cite des causes très diverses, notamment liées au poids grandissant de l’aquaculture.

Elle évoque ainsi « l’adoption et l’application plus larges des réglementations environnementales », ou la moindre « disponibilité de ressources en eau et de sites de production appropriés », l’augmentation des maladies des animaux aquatiques liées aux pratiques de production intensive, ou encore la diminution des gains de productivité en aquaculture.

Car cette dernière, compte tenu de la stagnation de la quantité de poissons capturés dans la nature, va, comme ces dernières années, porter toute l’augmentation du poisson disponible dans nos assiettes.

Le rapport établit à 26,4 millions de tonnes la progression de la consommation de poisson d’élevage contre 25,9 millions de tonnes pour la consommation globale, pêche comprise.

La Chine va rester, et de très loin, le premier producteur mondial de poissons, principalement grâce à son aquaculture, qui devrait continuer à représenter à elle seule plus de la moitié de la production mondiale de poissons d’élevage, avec 60,4 des 108,5 millions de tonnes de poissons d’élevage sur la planète.

Loin derrière, des pays comme l’Inde ou l’Indonésie, avec respectivement 10 et 7,7 Mt, devraient voir leur production accélérer et compenser ainsi une décélération des élevages chinois, engagés selon le rapport dans une transition « visant à mieux intégrer la production à l’environnement ».

La part de la Chine dans la production aquacole mondiale passerait ainsi de 58 à 56%.

Concernant l’impact de la pandémie de Covid-19, selon les premières projections, « il apparaît que les activités de pêche à l’échelle mondiale ont diminué d’environ 6,5% » à fin avril, « du fait des restrictions et de la pénurie de main-d’oeuvre causées par l’urgence sanitaire ».

« Les perturbations dans le secteur des transports internationaux ont pesé tout particulièrement sur la production de l’aquaculture destinée à l’exportation », ajoute ce rapport.

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