Un drapeau du Cameroun, Maurice Kamto tout sourire, le poing levé, assorti du message « la vérité prévaudra, c’est juste une question de temps »: ce montage photographique a été publié mardi soir sur la page Facebook officielle d’Elecam, la commission électorale du Cameroun.
M. Kamto, candidat malheureux à la présidentielle d’octobre 2018, revendique toujours la victoire et conteste la réélection du président Paul Biya pour ce septième mandat consécutif.
« Alerte !! la Page Facebook d’ELECAM a été piratée. ELECAM n’est pas responsable des contenus diffusés », a prévenu mercredi matin Elecam sur son site internet.
Un piratage que ne revendique pas Maurice Kamto et son Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), bien au contraire: dans un note interne du parti consultée par l’AFP, M. Kamto « met en garde les militants et sympathisants du MRC contre cette manoeuvre malicieuse de manipulation et de diversion ».
Ce piratage intervient alors que le Cameroun est empêtré dans une crise politique depuis la réélection de M. Biya, au pouvoir depuis 1982.
Au lendemain de l’annonce des résultats, plusieurs manifestations pacifiques avaient été organisées dans les principales villes du pays par M. Kamto et ses partisans pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « hold-up électoral ».
A l’issue d’une de ces marches, en janvier 2019, M. Kamto et une centaine de ses partisans avaient été arrêtés et détenus pendant près de neuf mois. Ils avaient finalement été libérés en octobre par M. Biya, à la suite d’une forte mobilisation internationale.
Depuis plusieurs mois, l’épidémie de coronavirus au Cameroun est l’occasion d’une nouvelle passe d’armes entre le régime de Paul Biya et le mouvement de Maurice Kamto, qui critique fortement la gestion de la crise par Yaoundé.