Les Paracels sont un groupe d’îles situées à équidistance des côtes de la Chine et du Vietnam. Elles sont revendiquées par ces deux pays — ainsi que par les autorités taïwanaises.
« Le ministère de la Défense est préoccupé par la décision de la (…) Chine de mener des exercices militaires autour de l’archipel des Paracels » du 1er au 5 juillet, a indiqué le Pentagone dans un communiqué.
Ces activités « déstabiliseront encore davantage la situation » dans la région, estime-t-il.
« La conduite par la Chine d’exercices dans les Paracels a violé la souveraineté du Vietnam », a réagi vendredi Le Thi Thu Hang, porte-parole de la diplomatie vietnamienne. Elle a affirmé que Hanoï avait « transmis une note de protestation à Pékin ».
La Chine mène en général chaque année des exercices militaires dans cet archipel afin d’affirmer sa souveraineté. Elle est restée discrète sur les manoeuvres actuelles et rien n’indique que leur échelle soit supérieure aux précédentes.
Les Paracels sont contrôlées par Pékin depuis un bref conflit naval contre la marine sud-vietnamienne en 1974.
Territoire chinois à la fin du XIXe siècle, l’archipel avait été conquis par les troupes françaises présentes en Indochine coloniale, d’où les revendications actuelles de Hanoï.
« Cet exercice militaire de l’armée chinoise dans les Xisha (Paracels) relève de la souveraineté de la Chine. Il ne souffre aucun reproche », a déclaré vendredi lors d’un point presse régulier Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Chine revendique la quasi-totalité des îlots et récifs de la mer de Chine méridionale face aux autres riverains (Malaisie, Vietnam, Philippines, Bruneï). Chaque nation contrôle plusieurs îles.
Plus que les Paracels opposant uniquement Pékin à Hanoï, c’est l’archipel des Spratleys, plus au sud, qui cristallise l’essentiel des tensions maritimes régionales: les prétentions des différents voisins s’y chevauchent.
– ‘Montrer leurs muscles’ –
L’actuel exercice militaire chinois n’est que « le dernier d’une longue série d’agissements de la Chine pour faire valoir des revendications maritimes illégales », estime le ministère américain de la Défense.
Afin de tenir tête à Pékin, Washington conduit régulièrement avec des navires de guerre des opérations baptisées « liberté de navigation » en mer de Chine méridionale.
« Certains pays extérieurs à la région, venant de très loin, viennent souvent (…) mener des activités militaires à grande échelle, et montrer leur muscles », a déclaré vendredi Zhao Lijian dans une allusion aux Etats-Unis.
« C’est cela la raison fondamentale qui affecte la stabilité » dans la région, a-t-il estimé.
Pour affirmer sa souveraineté dans les Paracels, la Chine a installé ces dernières années des équipements civils et militaires sur Yongxing (appelée « Woody » en anglais et « Boisée » en français) la principale île de l’archipel: école, hôpital, piste d’atterrissage ou encore missiles.
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