A l’issue de neuf jours de blocage en mer, les autorités maritimes italiennes ont autorisé dimanche le bateau-ambulance de SOS Méditerranée à débarquer les 180 personnes dans ce port en vue d’un transfert vers le ferry Moby Zaza.
En début d’après-midi, l’Ocean Viking se trouvait toujours à 4 kilomètres environ de Porto Empedocle, à l’extérieur duquel il lui a été demandé de « jeter l’ancre » et où il était « en attente d’instructions », a précisé SOS Méditerranée.
« Pour l’instant, nous n’avons pas reçu d’informations sur quand et comment le débarquement aurait lieu », a souligné l’affréteur de l’Ocean Viking, parti de Marseille il y a deux semaines après trois mois de blocage lié à la crise sanitaire du nouveau coronavirus, et à bord duquel se trouve un journaliste de l’AFP.
Les rescapés pourraient aussi bien être transbordés directement à bord du Moby Zaza, immense ferry blanc que les migrants apercevaient lundi et sur lequel sont peints en couleurs les personnages des Looney Tunes, Titi, le chat Sylvestre ou encore Taz. Ils pourraient aussi poser d’abord pied à terre avant d’y être emmenés.
Depuis le matin, les migrants, pour l’essentiel des Bangladais, Pakistanais, Nord-Africains ou Érythréens, dont 25 mineurs et une femme enceinte qui ont dans leur majorité fui la Libye, attendent ce débarquement en Sicile dont ils regardent les côtes accoudés sur le côté du bateau.
« Je suis très heureux qu’on ait finalement trouvé un lieu sûr, pour une vie en sécurité », a expliqué lundi Mohammad Irshad, un Pakistanais qui se félicite de pouvoir fêter bientôt son 23e anniversaire en Italie.
« Ca été très difficile en Libye et je ne peux même pas expliquer la joie que l’on ressent aujourd’hui, c’est juste incroyable », ajoute-t-il.
L’attente ces derniers jours pour se voir attribuer un port de débarquement avait suscité de fortes tensions, avec notamment des menaces physiques envers l’équipe de SOS Méditerranée émanant d’un petit groupe de Nord-Africains qui avait poussé l’ONG à se décréter vendredi en état d’urgence pour la première fois de son histoire.
« Le retard inutile de ce débarquement a mis des vies en danger », a expliqué SOS Méditerranée, déplorant en particulier l’absence de « solidarité » européenne.