Kulbhushan Sudhir Jadhav, un ancien ingénieur de la Marine indienne, a été condamné à mort par une cour martiale pakistanaise en avril 2017 pour « espionnage, sabotage et terrorisme ». L’Inde a toujours démenti qu’il soit un espion et ce verdict y avait provoqué l’indignation.
« Le commandant Jadhav a refusé de déposer une demande de révision et de réexamen de sa peine et de sa condamnation », a déclaré le procureur général adjoint Ahmad Irfan lors d’une conférence de presse. « Il a préféré donner suite à sa demande de grâce en cours de traitement ».
Jadhav avait été arrêté en mars 2016 dans la province instable du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan. Les autorités pakistanaises affirment qu’il a reconnu être un espion travaillant pour le compte des services de renseignement indiens.
New Delhi avait accusé le Pakistan d’avoir enlevé l’ancien ingénieur en Iran « où il se livrait à des activités commerciales après avoir pris sa retraite de la Marine indienne ».
Le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères Anurag Srivastava a affirmé dans la soirée de mercredi que Jadhav « a clairement été forcé à ne pas faire réexaminer son dossier ».
« Le Pakistan ne cherche qu’à créer l’illusion d’une solution », a-t-il insisté.
La Cour internationale de justice, plus haute instance judiciaire des Nations unies, avait ordonné en juillet 2019 au Pakistan de « réexaminer » la condamnation à mort de M. Jadhav et estimé qu’Islamabad avait « privé » l’Inde du « droit de communiquer » avec lui.
La CIJ, qui a son siège à La Haye, a conclu que le Pakistan était « tenu de fournir, par les moyens de son choix, un contrôle et un réexamen effectifs de la déclaration de culpabilité et de la peine » de l’accusé.
Les relations historiquement tendues entre l’Inde et le Pakistan, puissances nucléaires voisines, se sont encore dégradées depuis l’annonce en août dernier par les autorités indiennes de la révocation du statut spécial d’autonomie de la partie du Cachemire sous leur contrôle.
Le Pakistan blâme depuis longtemps l’Inde pour le financement du mouvement séparatiste du Baloutchistan et d’autres groupes.
L’Inde, quant à elle, accuse le Pakistan de soutenir des groupes extrémistes dans la région disputée du Cachemire et ailleurs.