Juste après le drame, le Conseil supérieur de défense au Liban a ordonné que le port de Tripoli soit rapidement prêt pour accueillir « les opérations d’importation et d’exportation ».
Les autorités peuvent également compter sur deux ports plus petits, ceux de Saïda et Tyr au Liban sud, après l’explosion au port de Beyrouth due à une grande quantité de nitrate d’ammonium qui y était stockée.
Le Liban importe près de 85% de son alimentation, et le Programme alimentaire mondial avait dit après l’explosion craindre l’exacerbation « d’une situation alimentaire déjà sombre, aggravée par la profonde crise financière du pays et la pandémie du Covid-19 ».
« Le port de Tripoli peut prendre momentanément la place de celui de Beyrouth, le temps qu’il recommence à fonctionner normalement », déclare à l’AFP, dans son bureau, le directeur du port de Tripoli Ahmad Tamer.
Il précise que sept bateaux, qui se dirigeaient vers le port de Beyrouth le jour de l’explosion, ont immédiatement changé leur trajectoire pour venir décharger leur marchandise à Tripoli.
Des travaux étaient déjà en cours pour agrandir et augmenter la capacité du port de Tripoli, dans l’optique de le transformer en principale porte d’entrée pour les marchandises nécessaires à la reconstruction de la Syrie voisine le moment venu.
M. Tamer indique qu’avant l’explosion de Beyrouth, le port de Tripoli ne fonctionnait qu’à 40% de sa capacité, et n’accueillait que deux millions de tonnes par an alors qu’il peut absorber jusqu’à cinq millions. Comme il ne recevait que 80.000 conteneurs par an alors qu’il peut en traiter 300.000.
Le port de Tripoli, d’une superficie de trois km carrés, accueille tous genre de marchandises à l’exception des produits pétroliers, selon lui.