Joseph Scott Pemberton avait été reconnu coupable d’homicide pour avoir tué Jennifer Laude, une femme transgenre de 26 ans également connue sous le nom de Jeffrey, dans une chambre d’hôtel d’un quartier chaud d’Olongapo, à 80 kilomètres au nord-ouest de Manille.
Le Marine, âgé de 19 ans à l’époque, était initialement poursuivi pour meurtre. Mais les faits avaient été requalifiés en homicide simple par le tribunal qui lui avait trouvé des circonstances atténuantes, y compris le fait que la victime n’ait pas révélé son identité sexuelle à son meurtrier.
Un tribunal a jugé mardi que le Marine, qui était détenu dans une prison spéciale au quartier-général des forces armées philippines à Manille, pouvait bénéficier d’une libération anticipées, a indiqué son avocate.
Cette affaire avait exacerbé un ressentiment anti-américain dans l’archipel. Le soldat Pemberton venait de participer à des manoeuvres conjointes avec l’armée philippine près d’Olongapo.
Un porte-parole militaire, le général Edgard Arevalo, a indiqué mercredi que l’armée philippine n’avait pas encore eu notification de l’arrêt de la cour mais qu’elle se plierait à sa décisin.
Harry Roque, porte-parole du président Rodrigo Duterte et qui avait à l’époque représenté brièvement la famille de la victime, a déploré cette libération. « La sentence légère imposée à Pemberton montre que malgré la politique étrangère indépendante du président (..) les Américains continuent de bénéficier d’un statut de colons conquérants dans notre pays », a-t-il dit.
La condamnation de Pemberton en 2014 était la première depuis un accord bilatéral datant de 1998 portant sur la responsabilité pénale des Américains soupçonnés de crime sans rapport avec leur mission militaire aux Philippines.