« Nous avons déjà testé cette idée de manière informelle avec certains collègues européens et des collègues extérieurs. Avec la Turquie, également », a-t-il déclaré à la presse.
« Je ne dirais pas qu’il y a un +oui+ clair, mais il n’y a pas de réaction négative à ce sujet. La réaction a plutôt été: +Quelles sont les modalités ? Qui peuvent être les participants ? Quels seront les objectifs ?+ », a-t-il ajouté.
Une telle conférence pourrait selon lui inclure « tous les pays impliqués dans les différentes discussions sur les frontières maritimes » en Méditerranée.
Outre cette question, la rencontre pourrait aussi se pencher sur les problèmes liés à l’énergie, à la sécurité ou aux migrations, a-t-il dit.
Les tensions entre Athènes et Ankara sont au plus haut depuis que la Turquie a déployé début août un bateau sismique, escorté de navires de guerre, pour procéder à des explorations au large de l’île grecque de Kastellorizo, à 2 km des côtes turques, dans une zone riche en hydrocarbures.
La situation s’est encore aggravée fin août quand les deux pays ont effectué des manoeuvres militaires rivales, Ankara avec les Etats-Unis puis la Russie, et Athènes avec la France, Chypre et l’Italie.
La crise en Méditerranée orientale est déjà au programme d’un sommet européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles.
Charles Michel, qui se rendra avant cette rencontre en Grèce, à Chypre et à Malte, a réaffirmé vendredi « une solidarité totale » des Européens avec Athènes.
« Nous n’acceptons pas de comportements unilatéraux non conformes au droit international de la part de la Turquie », a-t-il insisté, souhaitant développer une « approche de la carotte et du bâton » avec Ankara.
« Nous sommes prêts à réagir si nous avons le sentiment de ne pas être respectés », a-t-il souligné.
L’UE a menacé la Turquie de sanctions s’il n’y a pas de dialogue avec Athènes pour résoudre la crise.
M. Michel a précisé avoir « testé l’idée » de cette conférence multilatérale avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Ce dernier a annoncé jeudi soir que la Grèce et la Turquie avaient « convenu d’entamer des pourparlers techniques à l’Otan » pour entamer une désescalade, mais Athènes a immédiatement démenti.
« La désescalade n’aura lieu qu’avec le retrait immédiat de tous les navires turcs du plateau continental grec », ont insisté les autorités grecques.