Tokyo avait annoncé en juin dernier l’abandon du déploiement sur son sol du coûteux système de défense antimissile dans deux départements japonais, face à des problèmes techniques, à des coûts de plus en plus lourds et à son impopularité.
Le ministère de la Défense va étudier plus avant la possibilité de « construire deux navires équipés du système Aegis » en tant qu’alternative au projet abandonné, a déclaré le ministre Nobuo Kishi lors d’une réunion du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir) consacrée aux questions de défense.
Le gouvernement souhaite approuver ce nouveau projet dès la semaine prochaine, selon la chaîne de télévision publique NHK.
Le porte-parole du gouvernement Katsunobu Kato a plus tard ajouté que le plan est « destiné à établir un système de défense de l’ensemble du Japon en permanence avec un système de défense de missile balistique ».
Le système de défense antimissile Aegis Ashore avait été approuvé en 2017 par le gouvernement nippon, à une époque où la Corée du Nord multipliait les essais balistiques à proximité du Japon. L’acquisition était vue également à l’origine comme un moyen de rapprochement avec le président Donald Trump qui poussait les alliés de Washington à acheter des arments américains.
L’achat et l’entretien sur 30 ans de deux unités Aegis Ashore avaient été évalués à 4,2 milliards de dollars.
Cependant, la facture finale du programme risquait d’enfler car, face aux craintes des riverains, le gouvernement s’était engagé à ce que les propulseurs des missiles d’interception d’Aegis Ashore ne puissent pas retomber sur des zones d’habitations.
Aucune estimation du coût du nouveau système n’a été communiquée.
M. Kishi a également annoncé mercredi que le ministère de la Défense prévoyait d’augmenter la portée des missiles guidés sol-mer pour se doter de la capacité de cibler des menaces à partir de distances plus lointaines.
Cette transformation « vise à renforcer la capacité de défense » du Japon « mais pas à obtenir la capacité d’attaquer des territoires ennemis », a souligné M. Kato.
Le Japon maintient depuis la seconde guerre mondiale une politique défensive, conformément à sa Constitution pacifiste qui lui interdit l’usage de la force comme moyen de résoudre les différends internationaux.
Tokyo dépend lourdement des Etats-Unis pour sa défense.
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