Le sous-marin La Perle convoyé vers Cherbourg pour être réparé

Six mois après le sinistre qui a gravement endommagé le SNA alors qu’il se trouvait en rénovation à Toulon, La Perle a été embarqué lundi sur le navire semi-submersible Storm de la société Rolldock, qui a appareillé jeudi dans la matinée pour Cherbourg, selon la préfecture maritime de la Méditerranée.

Le transit devrait prendre « 6 à 7 jours », sauf aléa météo, a expliqué à l’AFP le directeur du Service du soutien de la flotte (SSF), chargé de superviser la réparation à venir.

Les travaux imposent le remplacement du tronçon avant de la coque. Il va falloir « récupérer la partie avant du SNA Saphir qui a été retiré du service récemment, découper la partie avant de la Perle qui n’est pas récupérable et +jonctionner+ la partie avant du Saphir et la partie arrière de Perle par soudage », a-t-il décrit, en précisant que cette opération s’effectuerait « avant l’été ».

« Ce procédé est exactement le même que pour construire les sous-marins neufs, fait-il valoir. C’est pour cette raison que l’on va le faire à Cherbourg (chez Naval Group, ndr), ils ont les compétences et l’outil industriel pour le faire ». La Perle « ne viendra occuper le bassin que très peu de temps », assure-t-il, pour ne pas empiéter sur le calendrier de construction des SNA de nouvelle génération, de type Barracuda.

Après quelques « opérations complémentaires » (recâblage, réfection de certaines parties de la coque…), le bâtiment repartira à Toulon, « probablement au cours de la deuxième moitié de 2021 » afin de reprendre la rénovation en cours quand est survenu l’incendie. Le sous-marin devrait ainsi pouvoir reprendre la mer au « premier semestre 2023 », confirme l’ingénieur général de l’armement.

L’incendie de la Perle est un coup dur pour la Marine, qui a vu fondre son parc de SNA. Ceux-ci contribuent à la dissuasion nucléaire en escortant les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) mais aussi le porte-avions. Ils sont également chargés de recueillir du renseignement au plus près des côtes.

Avec le Saphir et la Perle en moins, elle ne dispose en effet plus que de quatre SNA, contre six prévus dans le contrat opérationnel.

Le Suffren, premier de la série Barracuda, doit entrer en service l’an prochain. Et pour combler le trou capacitaire lié à l’incendie de La Perle, le Rubis, le plus ancien sous-marin de la classe des Saphir et Perle, va voir une nouvelle fois sa vie prolongée. « On perd un an sur l’opération d’entretien majeur de Perle », mais « en prolongeant le Rubis d’un an, on retrouve de la disponibilité pendant l’année 2022 », fait valoir Guillaume de Garidel-Thoron.

L’opération de remise en état de La Perle est chiffrée à 120 millions d’euros, mais « si on parle de réparation c’est un petit peu moins », affirme-t-il, en rappelant qu’une partie de la facture sera acquittée par Naval Group, à hauteur de 50 millions d’euros.

dab/mra/pz

NAVAL GROUP

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