Le « Northern Celt » a été abordé lundi par un patrouilleur de la marine écossaise, le « Jura » alors qu’il s’apprêtait à lancer ses filets dans les eaux de Rockall, rocher de granit situé à environ 400 kilomètres au nord-ouest de l’Ecosse et de l’Irlande, a précisé RTE mardi soir.
Ce rocher a été annexé en 1955 par le Royaume-Uni, qui affirme avoir le contrôle sur les eaux alentours, très poissonneuses, mais l’Irlande n’a jamais reconnu la souveraineté britannique sur cet affleurement inhabitable de 20 mètres sur 30.
Le capitaine du chalutier s’est vu signifier qu’il ne pouvait « plus pêcher dans les 12 milles nautiques autour de l’affleurement rocheux disputé en raison du Brexit », selon RTE.
« Nous avons connaissance d’un contact entre un bateau de pêche irlandais et un patrouilleur de Marine Scotland (…) le 4 janvier », a indiqué le ministère irlandais des Affaires étrangères, cité par RTE. « Nous sommes en contact avec les autorités écossaises et britanniques à ce sujet », a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni, dont l’Ecosse fait partie, a quitté le 1er janvier le marché unique et l’union douanière européens, à l’issue d’une période de transition consécutive à sa sortie de l’Union européenne le 31 janvier 2020.
Un accord commercial conclu in extremis entre Londres et Bruxelles règle notamment la question de la pêche par les bateaux européens dans les eaux britanniques.
Il prévoit de laisser aux pêcheurs européens un accès aux eaux britanniques pendant une période transitoire de 5 ans et demi, jusqu’en juin 2026, au cours de laquelle l’UE devra progressivement renoncer à 25% en valeur de ses prises, qui totalisent environ 650 millions d’euros par an.
Si le Royaume-Uni limite l’accès ou les captures de l’UE, Bruxelles peut prendre des mesures de rétorsion en imposant des droits de douane sur les produits de la pêche ou d’autres biens britanniques, voire suspendre une grande partie de l’accord commercial.