Pétrolier saisi par l’Iran: une délégation sud-coréenne à Téhéran

Les deux pays ont néanmoins donné des explications différentes sur les objectifs de cette mission.

Lundi, les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont annoncé avoir saisi le « Hankuk Chemi », navire-citerne battant pavillon sud-coréen et comptant vingt membres d’équipage de nationalité sud-coréenne, indonésienne, vietnamienne et birmane.

Ils ont accusé le pétrolier qui transportait quelque 7.200 tonnes de produits chimiques d’avoir violé « les lois sur l’environnement marin » et provoqué une pollution en mer.

Le chef de la délégation sud-coréenne, le directeur général du département Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, Koh Kyung-sok, a déclaré avant son départ de Corée qu’il prévoyait de discuter avec les responsables iraniens de la saisie du navire.

Dans un communiqué, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, a confirmé l’arrivée des diplomates sud-coréens mais en soulignant qu’ils faisaient « partie de la délégation de la vice-ministre des Affaires étrangères » de la Corée du Sud Choi Jong-kun, attendue à Téhéran dimanche.

D’après lui, cette visite « a été convenue avant la saisie du navire coréen incriminé, et son objet principal est de discuter de la manière d’accéder aux ressources financières de l’Iran en Corée ».

L’arraisonnement du pétrolier est survenu après que Téhéran a demandé à Séoul de débloquer plusieurs milliards de dollars de fonds gelés en raison des sanctions américaines.

L’Iran était l’un des principaux fournisseurs de pétrole de la Corée du Sud jusqu’à ce que ce pays cesse ses achats sous la pression des sanctions rétablies à partir de 2018 par Washington au nom d’une politique de « pression maximale » contre l’Iran destinée à tarir ses recettes pétrolières.

Mardi, le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, a accusé la Corée du Sud de retenir « en otage » sept milliards de dollars de fonds (5,7 milliards d’euros) appartenant à l’Iran.

Ces dernières semaines, l’Iran s’est plaint de ne pas pouvoir acheter le vaccin contre le Covid-19 à l’étranger à cause des sanctions américaines qui entraînent selon Téhéran un blocage des transactions au moment du paiement.

En juillet 2019, les Gardiens de la Révolution avaient saisi le Stena Impero, un pétrolier suédois battant pavillon britannique accusé d’avoir ignoré des appels de détresse et d’avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.

Cet arraisonnement était survenu après une annonce de la prolongation de la saisie d’un pétrolier iranien par les autorités de Gibraltar, territoire britannique à l’extrême sud de l’Espagne.

Le Stena Impero avait été libéré après le départ, autorisé par les autorités de Gibraltar, du pétrolier iranien. Téhéran a démenti que les deux affaires étaient liées.

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