Le destroyer USS John S. McCain a effectué un passage de « routine » dans le bras de mer qui sépare Taïwan de la Chine continentale, a expliqué dans un communiqué la Septième Flotte.
Les bâtiments américains ont coutume d’emprunter ce détroit, au grand dam de Pékin qui considère l’île comme une partie de son territoire.
« La Chine reste vigilante et répondra à tout moment aux menaces et provocations », a réagi jeudi un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
M. Wang a indiqué devant la presse que son pays « suivait de près la situation ».
La République populaire de Chine considère les navigations étrangères dans ces eaux comme une atteinte à sa souveraineté, alors que les Etats-Unis et d’autres pays estiment que cette zone appartient aux eaux internationales, et est donc ouverte à tous.
La navigation de l’USS John S. McCain « prouve l’engagement des Etats-Unis envers une zone indo-pacifique libre et ouverte », indique la Septième Flotte.
« L’armée américaine continuera de voler, naviguer et opérer partout où le droit international le permettra. »
Le ministère taïwanais de la Défense a confirmé ce passage sans donner le nom du navire impliqué. Il a par ailleurs indiqué que deux avions américains de reconnaissance et un chasseur américains avaient volé près de l’espace aérien taïwanais lundi.
Depuis l’arrivée au pouvoir à Taïwan en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, issue d’un parti considéré comme traditionnellement hostile par Pékin, la République populaire de Chine a multiplié les efforts pour isoler davantage l’île, d’un point de vue diplomatique, économique, mais aussi militaire.
L’an dernier, des avions militaires chinois ont effectué 380 incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.
Une « Adiz » est un espace aérien dans lequel un Etat souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale.
Certains experts affirment que les tensions entre la Chine continentale et Taïwan sont au plus haut depuis le milieu des années 1990.