Ce concept, lancé en raison de contraintes budgétaires, consiste à laisser au sol environ un tiers de l’équipage –des équipes appelées « reach-back »– pour assurer à distance la maintenance du navire, ce qui permet de réduire considérablement son coût de possession, a expliqué à l’AFP le colonel Siegfried Usal, attaché de défense français à Ottawa.
Le « pacha » du navire lui-même, le capitaine de vaisseau Benoît Rouvière, qui était au départ « prudent » vis-à-vis de ce concept promu par l’état-major, mais traité avec méfiance par les opérateurs de la marine nationale, « a reconnu qu’il était maintenant validé », a ajouté le colonel Usal.
Ainsi, l’équipage embarqué de l’Aquitaine se compose de 94 hommes, tandis que ceux des frégates classiques françaises ou européennes en comptent plus du double, a-t-il indiqué.
Livrée à la Marine Nationale par l’entreprise de défense française DCNS en novembre 2012, l’Aquitaine, qui emporte notamment le missile anti-aérien Aster et le missile anti-navire Exocet, a accompli une traversée opérationnelle de plus de deux mois et demi. D’abord dans les eaux chaudes jusqu’à Rio de Janeiro, puis dans les eaux de plus en plus froides en remontant l’Atlantique vers le nord le long des côtes des Etats-Unis.
Au total, onze de ces frégates furtives seront livrées d’ici 2022 par DCNS à la Marine Nationale, dans le cadre du programme FREMM, mené par la France en coopération avec l’Italie.
Outre les frégates livrées à la Marine nationale, la DCNS en livrera une, mi-2013, au Maroc.
Le groupe de défense a ouvert un bureau de représentation à Ottawa le 1er avril 2012. « Comme au Brésil, nous cherchons à développer des partenariats avec les industries locales », dont notamment les chantiers navals Irving à Halifax, choisis par Ottawa pour construire de grands navires de guerre, a indiqué à l’AFP le représentant de la DCNS au Canada, Olivier Casenave-Péré.