« Il n’est pas avisé pour Washington de mettre tout son poids derrière le Japon, dans la dispute qui oppose Pékin et Tokyo concernant des îles. Cette position déséquilibrée contredit son intention de rester neutre sur cette question », a estimé l’agence officielle chinoise.
Ce commentaire visait explicitement les déclarations faites vendredi par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, qui a reçu à Washington son homologue japonais Fumio Kishida, chargé du portefeuille diplomatique dans le gouvernement du nouveau Premier ministre Shinzo Abe, considéré comme un faucon.
Pékin et Tokyo s’affrontent depuis longtemps à propos de la souveraineté sur un petit archipel d’îles inhabitées en mer de Chine orientale.
Cette dispute, à coups de déclarations quotidiennes et de frictions à distance entre navires et avions de patrouille des deux pays, s’est envenimée depuis septembre. Ces îles sont appelées Diaoyu en Chine et Senkaku au Japon.
« Même si les Etats-Unis ne prennent pas position sur la souveraineté ultime sur ces îles, nous reconnaissons qu’elles sont administrées par le Japon et nous nous opposons à toute action qui viendrait saper cette gestion par le Japon », a déclaré Mme Clinton.
Même si la secrétaire d’Etat n’a fait que répéter la position déjà connue de Washington sur les Diaoyu/Senkaku et qu’elle s’est abstenue de désigner clairement la Chine, l’agence Chine nouvelle a estimé que « l’aval des USA à la dangereuse tendance droitiste du Japon met(tait) en péril la sécurité régionale ».
Il faut que le Japon adopte une « attitude responsable », a par ailleurs insisté samedi un porte-parole de la diplomatie chinoise, cité par Chine nouvelle.
Au sujet des différends territoriaux, la Chine « a toujours préconisé de résoudre les problèmes entre les pays concernés par un dialogue bilatéral et des moyens pacifiques », a dit ce porte-parole nommé Qin Gang.
Trois navires gouvernementaux chinois sont entrés quelques heures samedi dans les eaux entourant l’archipel des Senkaku, ont rapporté les garde-côtes japonais.
Selon Chine nouvelle, il s’agit de trois navires de surveillance maritime dont la mission est de « patrouiller dans les eaux territoriales au large des îles Diaoyu de la Chine ».