« Nous allons écrire à M. Le Drian en lui disant qu’il n’est pas comptable des mensonges de ses prédécesseurs et que la question qui se pose est de savoir s’il aura le courage d’aller jusqu’au bout (..) et de donner tous les éléments », a dit mardi Me Dominique Tricaud, avocat de Thierry Lemétayer.
« Il ne suffit pas de répéter de façon roborative que tout a été donné, il faut qu’on ait les journaux de bord d’un certain nombre de navires – sous-marins et bâtiments de surface », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse de présentation d’un film « The silent killer » sur cette affaire.
L’avocat a pris cette décision après que le ministre de la Défense a déclaré samedi sur France 3: « nous avons déclassifié tout ce que l’on pouvait, nous avons indiqué les positions de nos bateaux de surface et de nos SNE » (sous-marins nucléaire d’attaque).
« Nous avons communiqué la position de l’ensemble de nos bâtiments, pas les Britanniques », a encore ajouté le ministre.
L’avocat et M. Lemétayer demandent la déclassification des journaux de bord de deux navires de surface, le Primauguet et le Blaison, et du sous-marin le Rubis qui étaient, selon eux, présents dans la zone.
Ces déclassifications « permettraient de connaître les événements consignés ce 15 janvier 2004 » et en particulier d’avoir « le message d’avarie » d’un sous-marin britannique Turbulent « preuve qu’il était en mer ce jour et non à quai à Davenport comme il le dit encore aujourd’hui », selon M. Lemétayer.
Après plusieurs années d’enquête, en juillet 2008, les juges quimpérois Richard Foltzer et Muriel Corre, en charge du dossier avant que le tribunal de Quimper ne perde son pôle d’instruction, avaient estimé « hautement probable » l’hypothèse d’une collision avec un sous-marin nucléaire d’attaque.
Les juges n’ont toutefois pas pu conclure de façon catégorique, en raison du secret défense qui leur a été opposé. Depuis l’instruction est conduite par un juge d’instruction à Nantes.