« Mes quinze années de présidence me laissent un goût amer de défaite et d’insuccès tant de nombreux sujets n’ont pu être traités correctement », écrit M. Goulven dans sa lettre de démission datée de lundi.
« L’Etat français fait un gros affichage en matière de Grenelle de l’environnement et notamment sur la restauration des milieux et la qualité de l’eau, mais en réalité par derrière rien ne se fait et tout se fait en dépit du bon sens », explique-t-il à l’AFP.
M. Goulven pointe également du doigt le problème, selon lui, du « monopole » de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) en matière de recherche conchylicole.
« On a constaté depuis plusieurs années que cet organisme vit dans sa bulle, il ne s’ouvre pas sur l’extérieur, il collabore pas ou peu, c’est une vraie catastrophe et du coup il reste sur des schémas scientifiques qui sont dépassés », explique-t-il.
« La recherche en matière de conchyliculture nous engage depuis trop longtemps sur des chemins qui ont pour effet insidieux la déstructuration des atouts qui caractérisent encore les cultures marines françaises », écrit-il à M. Cuvillier, faisant référence aux huîtres triploïdes à croissance rapide, développées par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
« J’ai le sentiment que vous, l’Etat, embarquez la conchyliculture française dans un vortex sans fond dont elle sortira déstructurée, n’élevant plus noblement mais fabriquant industriellement une marchandise standardisée, fade et ordinaire », regrette le président démissionnaire, dont le mandat devait prendre fin en juin 2014.
Sa démission sera effective au prochain conseil du Comité qui devrait se tenir le 19 juin.
Le CNC assure la représentation des éleveurs, transformateurs et distributeurs de coquillages et défend leurs intérêts généraux. Il est placé sous la tutelle du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie dont dépend M. Cuvillier.