Ce protocole, signé entre d’une part l’Etat, le Conseil régional et le Cnes et de l’autre deux organisations de pêcheurs, s’engage sur « un fonds de soutien à la relance de l’activité de 1,88 million d’euros », a déclaré à l’AFP, Xavier Luquet, directeur de cabinet du préfet.
Selon la préfecture, les sources de financement seront réparties notamment entre l’Etat (330.000 euros), le Centre national d’études spatiales (270.000), le Fonds européen pour la pêche (170.000), la Région Guyane (200.000).
Mais près de la moitié de ce fonds, soit 910.000 euros, sera ponctionné sur le « fonds Shell », compagnie en phase d’exploration pétrolière au large de la Guyane. »Ce fonds Shell est géré par l’Etat et la Région Guyane », a précisé la préfecture.
Au début du conflit, les patrons-pêcheurs guyanais demandaient un fonds de relance de 3 millions d’euros.
« On a réalisé une belle avancée, nous avons été convaincus par ce qui nous a été proposé. Nous avons aussi l’engagement de mise en place de structures comme une usine à glace », a déclaré José Achille, un patron pêcheur.
Le protocole a aussi pour « objectif d’essayer de mobiliser un financement supplémentaire de 600.000 euros pour tenter de moderniser la filière », a précisé la préfecture.
Outre l’étalement des dettes fiscales et sociales des pêcheurs, le protocole prend « l’engagement de renforcer la lutte contre la pêche illicite », indique-t-on au cabinet du préfet. « L’engagement est d’ordre général mais avec un plan qui sera mis en place rapidement en concertation avec les pêcheurs ».
Pour protester contre la pêche illicite, les pêcheurs bloquaient depuis deux semaines le consulat du Brésil. De sources concordantes, 60 à 70% de la pêche illégale est imputable à des marins brésiliens.
Selon une estimation de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), plus de 200 bateaux étrangers auraient pêché entre 4.000 et 8.000 tonnes de poissons par an en 2010 et 2011 dans les eaux guyanaises alors que la pêche locale ne dépasse pas les 3.000 tonnes annuelles.
En additionnant les prises des années 2010, 2011 et 2012, les autorités ont seulement saisi quelque 100 tonnes de poissons pêchés illégalement, dont 52 tonnes en 2012.