« Aux enfants de la bombe » revient sur les expérimentations nucléaires de Moruroa et Fangataufa, en Polynésie française, du point de vue de Bernard Ista. Cet ingénieur au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) avait filmé les essais nucléaires, et écrit au quotidien de 1960 à 1995, avant de mourir d’un cancer en 1998.
Un film sans concession pour la France, qui souligne par exemple les différences de protection entre les militaires et les populations locales, à l’époque des tirs.
« On a un grand sentiment de frustration devant ce mensonge d’Etat, même si ça a aussi été fait ailleurs, par les Américains et les Australiens par exemple », a déclaré à l’AFP le président du jury, le metteur en scène et comédien Greg Germain.
« La France doit avoir le courage de reconnaître ce crime d’Etat », a-t-il ajouté.
« Puisse ce film voyager et aider la France à reconnaître ses erreurs » a renchéri Laurent Jacquemin, l’un des coproducteurs, venu recevoir le prix en l’absence des réalisateurs, qui n’avaient pu venir à Tahiti.
Scarlet road, un documentaire australien de Catherine Scott, a obtenu le prix du public. Ce film sensible traite de la sexualité des handicapés et des femmes qui leur proposent leurs services.
Le prix du public est décerné au film qui obtient le plus de suffrages de la part des quelque 30.000 visiteurs qui viennent visionner les 15 films en compétition et les 19 films présentés hors compétition.
Depuis dix ans, ce festival réunit chaque année à Papeete les professionnels de l’audiovisuel de toute l’Océanie. Il a permis le développement de la production de documentaires dans le Pacifique, mais aussi des collaborations entre les chaînes de télévision et la formation de jeunes réalisateurs.
Le jury était composé de producteurs, réalisateurs ou journalistes venus de France, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, des USA, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, à l’image des auteurs des films.
