Cet appel d’offres gouvernemental, annoncé en début d’année par la ministre de l’Ecologie et de l’énergie, Delphine Batho, vise à développer des parcs au large du Tréport, en Seine-Maritime, et de l’île de Noirmoutier, en Vendée, pour une capacité totale de 1.000 mégawatts (MW).
La Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée de réceptionner les offres et de les noter selon une grille de critères, a publié lundi le cahier des charges.
Principale nouveauté, le document fixe au 29 novembre la date limite pour le dépôt des dossiers, alors qu’en janvier, le ministère de l’Ecologie avait évoqué une date-butoir en septembre.
Interrogée par l’AFP, Delphine Batho a expliqué que « ce délai est une solution de compromis entre ce que nous souhaitions, et ce que souhaitait la CRE », tout en laissant le temps nécessaire aux industriels pour préparer leurs offres.
La CRE aura quatre mois pour analyser les dossiers, et Mme Batho devra ensuite choisir les lauréats, avec une décision qui ne devrait donc intervenir qu’à la fin du premier trimestre 2014, au lieu de janvier prochain.
Ces deux projets suivent le 1er appel d’offres national pour quatre parcs d’une puissance totale de 2.000 MW, attribués au printemps 2012 par l’ancien gouvernement Fillon aux tandems EDF/Alstom (3 parcs) et Iberdrola/Areva.
Les deux nouveaux parcs, de 80 à 100 éoliennes chacun (soit entre 480 et 500 MW), devraient être construits et mis en service entre 2021 et 2023.
Comme l’an dernier, CRE notera les offres en fonction du prix de l’électricité produite (40%), des engagements industriels et d’emploi (40%), et des mesures prises pour préserver l’environnement et les activités existantes, comme la pêche ou le tourisme (20%).
Enfin, comme promis, le cahier des charges introduit un plafond éliminatoire pour le prix de l’électricité, histoire de limiter la note pour les consommateurs, qui devrait tout même s’élever à 500 millions d’euros par an.
Ce plafond est fixé à 220 euros le mégawattheure, ou (si ce montant s’avère inférieur), à la valeur médiane de l’ensemble des offres pour chaque site, majorée de 20%.
Les règles du jeu étant désormais établies, les énergéticiens et les fabricants d’éoliennes vont désormais pouvoir soupeser leurs options avant de se jeter à l’eau.
Une des inconnues est l’éventuelle participation de GDF Suez, ressorti bredouille lors du premier appel d’offres. Le groupe avait pourtant présenté l’unique candidature pour le site du Tréport, qui était déjà ouvert à la compétition. Mais il avait été recalé en raison d’un prix jugé bien trop élevé, et le site a donc été remis en jeu. En janvier, le PDG Gérard Mestrallet avait indiqué que GDF Suez ne postulerait pas à n’importes quelles conditions.
De son côté, le PDG d’Alstom Patrick Kron s’était dit prêt dès juin dernier à candidater de nouveau avec EDF, expliquant qu' »on ne change pas une équipe qui gagne ».
Ce nouvel appel d’offres (qui avait déjà un léger retard à l’allumage, puisqu’il avait été promis initialement pour fin 2012 lors de la conférence environnementale) constitue un des volets du plan d’action de Delphine Batho pour relancer les filières éolienne et solaire.
Son annonce en janvier avait toutefois laissé les industriels sur leur faim, de part sa taille limitée, qui laissera la France loin de l’objectif fixé par la droite de 6.000 mégawatts d’éoliennes en mer à l’horizon 2020. Et ils attendent d’ores et déjà avec impatience un 3e appel d’offres.
Ainsi, le Syndicat des énergies renouvelables a rappelé lundi « la nécessité de maintenir la trajectoire permettant de tendre vers les 6.000 MW éoliens offshore à l’horizon 2020 et de lancer rapidement une nouvelle tranche ».
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