« Le gouvernement bissau-guinéen défendra le contre-amiral » Bubo Na Tchuto dont l’arrestation dans les eaux internationales proches du Cap-Vert a été annoncée jeudi, a déclaré à la presse son ministre de la Communication et porte-parole, Fernando Vaz.
« Nous n’avons pas suffisamment d’éléments (sur ses) conditions de détention. Quand le gouvernement américain nous fournira des détails à ce propos, naturellement le gouvernement bissau-guinéen va adopter une position qui sera de défendre ses ressortissants en difficulté, partout où ils peuvent se trouver », a ajouté M. Vaz.
Il n’a pas donné de détail sur la date, le lieu, les circonstances de l’arrestation et le sort actuel de M. Bubo Na Tchuto.
A Bissau, un officier des renseignements généraux s’exprimant sous couvert de l’anonymat a parlé à l’AFP d’un « enlèvement » du contre-amiral par « des agents américains ».
José Américo Bubo Na Tchuto figure depuis 2010 sur la liste des « barons de la drogue » établie par les Etats-Unis.
Il a été accusé d’avoir été l’auteur d’un coup d’Etat manqué en Guinée-Bissau le 26 décembre 2011. Il avait été arrêté, puis libéré avec 18 autres codétenus le 20 juin 2012 sur ordre de l’actuel chef de l’armée bissau-guinéenne, le général Antonio Indjai.
Depuis sa libération, il était étroitement surveillé à Bissau, car il jouit d’une grande popularité au sein des forces armées.
Pays en proie depuis son indépendance du Portugal, en 1974, à une instabilité chronique, avec des coups d’Etat récurrents -avortés ou réussis- et des violences où l’armée joue un rôle prépondérant, la Guinée-Bissau est devenue une zone de transit de narcotrafiquants. Bubo Na Tchuto est soupçonné d’être impliqué dans plusieurs coups de force avortés ou réussis dans cet Etat à l’économie précaire.