« La CIJ, organe judiciaire principal des Nations unies, tiendra des audiences publiques en l’affaire relative à la chasse à la baleine dans l’Antarctique (…) du mercredi 26 juin au mardi 16 juillet 2013 » à La Haye, où la Cour a son siège, a indiqué la Cour dans un communiqué. Un arrêt n’est toutefois pas attendu avant des mois.
Canberra avait saisi la CIJ le 31 mai 2010 dans le but de mettre un terme à la pêche à la baleine que pratique le Japon au nom de son programme de recherche scientifique JARPA II.
Le Japon tue de fait des baleines en vertu d’une tolérance de la Commission baleinière internationale (CBI) pour la chasse à des fins de recherche, mais la chair des animaux finit sur les étals nippons. Or, le CBI proscrit toute pêche commerciale depuis 1986.
Estimant que le Japon viole de la sorte ses obligations internationales, Canberra souhaite notamment que Tokyo n’entreprenne « aucune nouvelle action dans le cadre dudit programme JARPA II ou de tout programme similaire tant qu’il n’aura pas rendu un tel programme conforme aux obligations qui sont les siennes en vertu du droit international ».
L’Australie sera la première à défendre son point de vue du 26 au 28 juin, après quoi le Japon prendra la parole, du 2 au 4 juillet.
A Sydney, le ministre de la Justice Mark Dreyfus a salué l’occasion attendue de longue date de mettre fin « une fois pour toute » au programme japonais de pêche à la baleine.
« L’Australie va maintenant avoir l’occasion d’établir en justice, une fois pour toutes, que la chasse à la baleine du Japon n’a pas de visées scientifiques et est contraire à la législation internationale », a déclaré M. Dreyfus dans un communiqué.
« L’Australie veut que ce massacre prenne fin », a-t-il ajouté.
La Nouvelle-Zélande, qui a été autorisée à s’exprimer dans cette affaire, aura la parole pendant une heure et demie le 8 juillet. Canberra et Tokyo auront ensuite chacun droit à un nouveau tour de plaidoiries.
Les autorités japonaises ont indiqué vendredi qu’elles défendraient leur point de vue.
« Le Japon défendra son droit de chasser la baleine comme faisant partie intégrante de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine qui est le document fondateur de la Commission baleinière internationale (CBI) », a déclaré l’office japonais de la pêche à l’AFP.
Les autorités japonaises affirment que la chasse à la baleine est une tradition culturelle ancestrale, un argument rejeté notamment par les militants de l’association de défense de l’environnement Sea Shepherd.
Cette dernière harcèle chaque année les bateaux de la flotte japonaise dans l’Antarctique, menant parfois à des confrontations musclées et, en conséquence, à diverses actions en justice, notamment aux Etats-Unis et aux Pays-Bas.