Les cinq personnes dont les avocats ont formalisé les requêtes mardi lors d’une audience préliminaire au procès sont le directeur de l’unité de crise du Concordia, Roberto Ferrarini, le timonier indonésien Jacob Rusli Bin et trois autres membres d’équipage.
Les avocats du commandant Francesco Schettino ont également demandé à bénéficier de cette procédure de « pattegiamento » (accord à l’amiable sur la sanction en échange d’une reconnaissance au moins partielle de culpabilité). Mais le parquet a émis un avis défavorable, rendant improbable une décision en ce sens du juge des audiences préliminaires.
Ce magistrat devrait rendre sa décision à l’issue des audiences préliminaires en juillet. Il fixera aussi la date d’un probable procès sur le naufrage de ce paquebot de croisière qui avait fait 32 morts et des dizaines de blessés en janvier 2012.
Interrogé par des journalistes sur le fait qu’il pourrait se retrouver seul sur le banc des accusés, M. Schettino a répondu: « j’ai bien l’impression que oui ».
L’un de ses avocats, Francesco Pepe, a estimé que dans ce cas, il y aurait « deux poids deux mesures ».
Schettino a aussi demandé une négociation, « mais la peine proposée (trois ans et quatre mois) était ridicule, cela m’a fait sourire, dans tous les cas, il n’en est pas question », a asséné le procureur Francesco Verusio, à sa sortie de l’audience.
Parmi les cinq pour lesquels le parquet a accepté une négociation, la plus lourde peine pourrait être infligée à Roberto Ferrarini, dont les avocats ont demandé deux ans et dix mois, suivi du commissaire de bord Manrico Giampedroni (deux ans et six mois).
Le feu vert à ces peines négociées a provoqué la colère des parties civiles. « Nous attendons les décisions du juge d’application des peines, Pietro Molino, mais en pratique s’il accepte (les peines négociées, ndlr) c’est comme si le procès s’arrêtait là », a déploré Cesare Bulgheroni, du pool d’avocats « Justice pour le Concordia ». « Ces demandes sont scandaleuses, c’est un moyen d’échapper » à une vraie punition, a renchéri son collègue Massimiliano Gabrielli.
Si le juge Molino devait accepter des peines négociées pour toutes les personnes poursuivies, il n’y aurait pas de procès. Il ne resterait alors aux victimes que la possibilité de demander des dommages et intérêts devant un juge civil.