« Il y a un recours aujourd’hui auprès de l’Uémoa, la justice a été saisie, il faut attendre sa réponse », a assuré le ministre Billon en marge du New York Forum Africa, à Libreville.
Le port d’Abidjan avait annoncé le 23 mars qu’un consortium comprenant le groupement APM terminal du groupe Maerks (Danemark) et les groupes français Bolloré Africa-Logistics et Bouygues travaux publics avait obtenu la concession de la réalisation et de l’exploitation d’un deuxième terminal à conteneurs au port d’Abidjan, leader en Afrique de l’ouest.
La fin des travaux du nouveau terminal est prévue pour 2016. Le groupe Bolloré, spécialisé dans la logistique portuaire et ferroviaire en Côte d’Ivoire, gérait déjà depuis 2004 un premier terminal à conteneurs du port d’Abidjan.
M. Billon, qui a déjà exprimé son opposition à cette attribution dans les médias, a réitéré sa position. « L’Uémoa estimé la plainte recevable parce qu’il y a un monopole (…) c’est une situation qui entraîne des prix exhorbitants », a-t-il dit.
« Le permier terminal (exploité par Bolloré, ndlr) avait déjà créé les conditions d’un monopole d’où l’ouverture à la compétition en créant le 2e terminal », a déclaré le ministre. Selon lui, « une concurrence saine est bénéfique pour l’économie pour l’emploi pour les prix pour le consommateur ».
« Ce que je reproche, c’est que les entreprises arrivent et ignorent cet aspect-là et après ils s’étonnent que ça ne se passe pas très bien », a-t-il asséné.
Le 6 juin, Bolloré Africa Logistics avait indiqué dans un communiqué que son projet présentait « les prix les plus bas par rapport aux concurrents » et était également le plus ambitieux en terme de développement de la place portuaire.
Bolloré affirme que M. Billon « est actionnaire de la société MOVIS, que dirige son frère et qui est arrivée en dernière position de l’appel d’offres pour le second terminal à conteneurs d’Abidjan ».
Pour 2012, le port d’Abidjan prévoit un trafic de 24 millions de tonnes en hausse de 43% par rapport à 2011, grâce à une forte croissance du PIB.
Le groupe Bolloré emploie en Côte d’Ivoire 5.000 personnes directement, opérant dans la logistique portuaire, ferroviaire et le chantier naval.
cl/nas
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