L’exercice AsterX -« clin d’oeil au premier satellite français » Astérix lancé en 1965- organisé du 8 au 12 mars, est une « première pour les armées françaises et même le premier en Europe », a confié le général Michel Friedling, patron du Commandement de l’Espace (CDE), lors d’une conférence téléphonique.
Il constitue notamment un « stress test de nos systèmes » afin d’évaluer les besoins futurs et d’accompagner la montée en puissance de ce nouveau commandement installé à Toulouse et qui comprendra 500 personnels en 2025, a-t-il précisé.
Le scénario de l’exercice -entièrement simulé- part d’une crise entre un Etat doté de capacités spatiales et un autre qui a un accord d’assistance militaire avec la France.
« Une série d’événements vient créer des situations de crise ou de menaces contre nos moyens spatiaux, mais pas uniquement », a-t-il expliqué, ajoutant que des « médias et réseaux sociaux fictifs » joueraient un rôle dans le scénario.
Ces « événements » sont par exemple la « rentrée à risque » dans l’atmosphère d’un objet spatial qu’il faudra suivre pour avertir les populations le cas échéant, ou « l’approche sur un de nos satellites stratégiques ».
Des hypothèses loin d’être fictives: en 2017, le « satellite-espion » russe Louch-Olympe avait tenté de s’approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus; l’an dernier Washington a accusé la Russie d’avoir « conduit un test non-destructeur d’une arme antisatellite depuis l’espace ».
La « Space Force » américaine et le centre de situation spatiale allemand participent également à cet exercice.
Pour « muscler » sa posture spatiale, Paris a établi en 2019 une stratégie spatiale de défense et prévu d’y consacrer près de 5 milliards d’euros sur la durée de la loi de programmation militaire (2019-2025), dont 3,6 milliards pour le renouvellement de ses capacités satellitaires -CSO de surveillance optique, Ceres de renseignement électromagnétique, Syracuse de communications militaires- et de surveillance de l’espace.
Pour cela, la France dispose d’une base de données de plus de 10.000 objets spatiaux en orbite, qu’elle suit en permanence.
Et elle compte d’ici la fin de la décennie se doter de satellites patrouilleurs dotés de caméras et de puissants lasers pour tenir à distance de ses satellites les engins spatiaux trop curieux.