Le USS John Finn, destroyer lance-missiles de la classe Arleigh Burkede, a navigué mercredi dans le détroit qui sépare la Chine continentale et Taïwan, a indiqué la 7e Flotte des Etats-Unis.
La troisième opération de ce type depuis l’investiture du président américain Joe Biden est destinée à « montrer l’engagement des États-Unis en faveur d’une zone indo-pacifique libre et ouverte », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Pékin revendique la quasi-totalité des îles de la mer de Chine méridionale et se plaint régulièrement des opérations américaines dans ce secteur, théâtre d’une lutte d’influence avec Washington.
Plusieurs pays voisins comme les Philippines, la Malaisie, Brunei, l’Indonésie, Singapour et le Vietnam contestent également certaines revendications chinoises dans cette zone, une route-clé du commerce maritime mondial.
Ce passage s’est déroulé le jour où le commandant des forces américaines dans la région, l’amiral Philip Davidson, a affirmé redouter une menace militaire de la Chine de plus en plus grande.
« Je crains qu’ils ne soient en train d’accélérer leur projet de supplanter les Etats-Unis (…) d’ici 2050 », a déclaré M. Davidson, chef du commandement militaire indo-pacifique (Indopacom) devant une commission du Sénat américain.
« Il est clair que Taïwan fait partie de leurs ambitions et je pense que la menace est évidente dans la décennie qui vient, en fait au cours des six prochaines années ».
Taïwan compte 23 millions d’habitants. L’île est dirigée depuis 1945 par un régime (la « République de Chine ») qui s’y était réfugié après la victoire des communistes en Chine continentale en 1949 à l’issue de la guerre civile chinoise.
La « République populaire de Chine », basée à Pékin, considère ce territoire comme une de ses provinces. Elle menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d’indépendance sur l’île.
Depuis l’arrivée au pouvoir à Taïwan en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, issue d’un parti considéré comme traditionnellement hostile par Pékin, la République populaire de Chine a multiplié les efforts pour isoler davantage l’île, d’un point de vue diplomatique, économique, mais aussi militaire.
L’an dernier, des avions militaires chinois ont effectué 380 incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan.