Brésil: journée nationale de luttes à l’appel des syndicats

A São Paulo, une mégapole de 20.000 habitants, les syndicats du transport ont appelé à bloquer les 29 terminaux d’autobus et tôt le matin plusieurs avenues de la ville étaient bloquées par les manifestants.

Dans d’autres villes comme à Salvador de Bahia, Porto Alegre ou Belo Horizonte, les transports en commun sont paralysés également. Dans les 27 Etats fédérés du pays des manifestations dans le cadre de cette journée de luttes sont prévus.

Une grève des dockers du port de Santos (État de São Paulo), le plus grand d’Amérique latine, qui a paralysé provisoirement mercredi toutes ses activités, se poursuivait jeudi.

Les syndicats des dockers qui regroupent 80.000 travailleurs rejettent un décret présidentiel de juin qui établit de nouvelles règles pour les concessions des ports publics et les autorisations d’ouverture de ports privés.

A Rio de Janeiro, les transports en commun fonctionnent normalement à l’appel des syndicats. L’objectif est de permettre à la population de venir manifester au centre-ville. Une manifestation est prévue à 15H00 locales (18H00 GMT). Banques et commerces ont déjà fermé leurs portes craignant pillages et casses même si ces manifestations sont annoncées comme « pacifiques ».

Ce sont les premières manifestations après la fronde sociale qui a secoué le pays en juin quand des centaines de milliers de jeunes étaient descendus dans les rues pour revendiquer la lutte contre la corruption de la classe politique. Ils réclamaient plus d’investissements dans les services publics (transport, santé, éducation) et dénonçaient les sommes colossales investies dans l’organisation de la Coupe du monde de football-2014.

Dans ces manifestations spontanées, convoquées à travers les réseaux sociaux, les protestataires rejetaient en bloc tous les partis politiques.

Jeudi, les travailleurs défilent derrière les bannières de leurs organisations ou partis. Les centrales syndicales tentent de récupérer le territoire perdu des « sans partis » mais se limiteront à des revendications du secteur comme la réduction de la journée de travail et la lutte contre la corruption.

Les syndicats arrivent divisés quant à leur soutien au gouvernement de la président de gauche Dilma Rousseff certains étant d’opposition au gouvernement comme Force syndicale.

Seule la Centrale unique des travailleurs (CUT), le plus important des syndicats fondé dans les années 1980 l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva et parrain politique de Mme Rousseff, défend le référendum voulu par la présidente, comme réponse à la rue, pour une grande réforme politique.

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