L’établissement de cette liste, qui compile les données des organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP), s’inscrit dans les efforts de l’UE pour lutter contre la surpêche.
Les navires désignés comme pirate, en l’état tous immatriculés hors de l’UE, ne peuvent y vendre leurs prises, alors que 65% des poissons consommés par les Européens sont importés de pays tiers.
Ajoutant quatre bateaux à la précédente version de décembre, la liste européenne ne mentionne pas le nom des propriétaires, alors que ces derniers jonglent avec les noms des navires, les sociétés écran et les pavillons pour brouiller les pistes.
Mais selon Greenpeace, au moins une dizaine des bateaux recensés renvoient à des propriétaires européens, espagnol et portugais.
Parmi eux, le Murtosa, de pavillon inconnu après avoir pris les couleurs portugaises puis togolaises, avait bénéficié de subventions européennes en 1995, dix ans avant d’être repéré pour prise illégale de morue dans les eaux arctiques.
Pistant depuis des années les pêcheurs-pirates, qui raflent selon la Commission un quart des poissons pêchés dans le monde, Greenpeace souhaiterait une riposte européenne plus efficace. « En l’état, la liste ne recense que la partie émergée de l’iceberg », estime une représentante de l’ONG, Saskia Richartz.
Reconnaissant avoir encore beaucoup à faire dans sa lutte contre les pêcheurs-pirates, la Commission concentre dans l’immédiat ses efforts sur les Etats côtiers ou dispensateurs de pavillons, accusés de fermer les yeux.
Une autre liste noire barrant à des pays l’accès au marché européen doit être rendue publique cet automne. Parmi les Etats mis en cause, cinq -Fidji, Togo, Sri Lanka, Panama et Vanuatu- ont déjà « fait des progrès crédibles », s’était prévalu en juin la Commissaire chargée de la Pêche, Maria Damanaki.