Un coup de fil du ministre des Affaires étrangères britannique William Hague dimanche à son homologue espagnol José Manuel Garcia-Margallo a, selon les autorités britanniques, permis d’apaiser la situation et il n’y avait plus de retards à la frontière lundi, selon la police de Gibraltar.
Mais ce week-end les personnes voulant entrer ou sortir du territoire britannique de 6.500 km2, dont l’Espagne réclame la souveraineté, ont dû patienter jusqu’à six heures pour passer la frontière.
« Le gouvernement espagnol a infligé des retards inutiles à des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées dans des températures allant jusqu’à 30° », a déploré Gibraltar, parlant de « torture » et ajoutant avoir dépêché une ambulance sur place pour secourir des automobilistes souffrant de la chaleur.
Fabian Picardo, chef du gouvernement de Gibraltar, a accusé lundi les services des douanes espagnoles d’avoir provoqué délibérément ces retards pour se venger de la construction d’un récif artificiel en béton dans la Méditerranée la semaine dernière.
Cette barrière doit, selon Picardo, « empêcher les pêcheurs espagnols de pêcher de manière illicite » et protéger les ressources halieutiques. Mais elle n’est pas au goût de Madrid qui, d’après le quotidien espagnol As, s’est officiellement plaint auprès des autorités britanniques, arguant que les blocs de béton pouvaient endommager les filets de pêche, effrayer les poissons et créer des dégâts sur l’environnement.
La question des droits de pêche est un motif de discorde récurrent entre Londres et Madrid qui réclame depuis longtemps le retour de Gibraltar, territoire cédé en 1713 par l’Espagne à la Grande-Bretagne, sous sa souveraineté, ce que Londres refuse en faisant valoir l’opposition de la population locale à une telle mesure.