« A l’occasion de manoeuvres de routine dont nous avions connaissance, la marine britannique a sollicité, dans le cadre du protocole existant entre tous les pays alliés, que le HMS Illustrious fasse escale à Rota et nous l’y avons autorisé », a indiqué vendredi une porte-parole du ministère.
« Normalement ces navires de grandes dimensions sont escortés par des frégates, qui n’ont pas demandé à faire escale à Rota », une base navale espagnole située dans la baie de Cadix, a ajouté la porte-parole, précisant qu’il appartenait à la marine britannique de décider si ces frégates feront escale à Gibraltar.
Selon la presse espagnole, les trois frégates qui doivent escorter le porte-avions feront escale à Gibraltar.
Les navires britanniques n’ont pas besoin de demander l’autorisation de Madrid pour faire escale dans le territoire britannique, situé à l’extrême sud de l’Espagne et dont ce pays revendique la souveraineté.
La marine britannique doit mener à la mi-août en Méditerranée des manoeuvres prévues de longue date, appelées Cougar 13. Les navires doivent appareiller du Royaume-Uni le 12 août.
Ces manoeuvres se déroulent alors que la tension diplomatique entre Londres et Madrid, récurrente sur la question des droits de pêche dans les eaux entourant le rocher, est à nouveau montée depuis la fin juillet.
Les autorités de Gibraltar ont alors coulé dans la Méditerranée, en baie d’Algeciras, des blocs de béton formant un récif artificiel, pour tenter de mettre fin aux incursions dont elles accusent les pêcheurs espagnols dans des eaux qu’elles considèrent comme les leurs.
Peu après, la police espagnole a intensifié ses contrôles à la frontière, provoquant de longues files d’attente pour les voitures. Gibraltar a accusé Madrid d’agir par mesure de représailles.
L’Espagne a rétorqué que ces contrôles sont obligatoires, puisque Gibraltar, comme le Royaume-Uni, n’appartient pas à l’espace Schengen, et nécessaires pour lutter contre la contrebande.
Mercredi, le Premier ministre britannique David Cameron a téléphoné à son homologue espagnol Mariano Rajoy pour l’avertir d’un « risque réel » d’une détérioration des relations entre les deux pays à propos de Gibraltar.