La Chine revendique la quasi-totalité de cette mer riche en ressources et a été accusée par les États-Unis cette semaine de chercher à « intimider, contraindre et menacer d’autres nations » en stationnant ses navires près du récif de Whitsun.
Manille a demandé à Pékin de rappeler 183 bateaux envoyés près de ce récif situé dans l’archipel des Spratleys à environ 320 kilomètres à l’ouest de l’île philippine de Palawan, décrivant leur présence comme une « incursion ».
Environ 220 bateaux ont été détectés par les garde-côtes philippins le 7 mars, mais leur présence n’a été rendue publique que le week-end dernier. Une patrouille aérienne militaire effectuée lundi au-dessus du récif a permis de constater que 183 bateaux s’y trouvaient toujours. La Chine affirme que les bateaux de pêche s’abritent du mauvais temps près du récif.
Un porte-parole des forces armées des Philippines a déclaré que les navires supplémentaires de la marine effectueraient des « patrouilles de souveraineté » dans la zone. Il n’a pas précisé si les navires s’approcheraient du récif ni quels types de navires seraient utilisés.
Plusieurs pays, dont le Canada, l’Australie et le Japon, ont exprimé leur inquiétude face au regain de tensions dans la région.
Le président philippin Rodrigo Duterte a rencontré cette semaine l’ambassadeur de Chine aux Philippines et a exprimé son inquiétude quant à la présence des navires, a déclaré jeudi le porte-parole de la présidence, Harry Roque, assurant néanmoins qu’il n’y avait « pas de réelle controverse puisqu’ils (les Chinois) n’insistent pas pour rester en permanence ».
La Chine affirme être le premier pays à avoir découvert et nommé les îles de la mer de Chine méridionale et en revendique donc la majeure partie.
Une juridiction basée à La Haye (Pays-Bas), la Cour permanente d’arbitrage (CPA), avait cependant donné raison à Manille en 2016, en estimant que Pékin n’avait aucun « droit historique » sur cette mer stratégique.
Les relations entre la Chine et les Philippines se sont toutefois améliorées sous le mandat de M. Duterte qui essaye de faire sortir son pays du giron des Etats-Unis, ex-puissance coloniale, pour renforcer la coopération économique avec son voisin chinois.