« L’incident du Canal de Suez a mis en lumière la nécessité avant tout de la poursuite du développement de la Route maritime du Nord », a relevé Nikolaï Korchounov, responsable de la coopération internationale dans l’Arctique pour le ministère russe des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse Interfax.
Le président Vladimir Poutine a fait de l’exploitation de l’Arctique une priorité stratégique, notamment la création d’une voie maritime le long des côtes nord pour relier l’Europe à l’Asie et concurrencer le Canal du Suez qui voit passer environ 10% du fret maritime mondial.
Le changement climatique et le recul de la banquise estivale rendent ce projet plus réaliste même si, à l’heure actuelle, y voir une voie praticable et fiable est prématuré. La Russie développe cependant une flotte de brise-glaces à propulsion nucléaire.
M. Korchounov relève cependant que la paralysie du trafic sur le Canal de Suez par un porte-conteneur échoué « force chacun à réfléchir à la diversification des voies maritimes stratégiques ».
L’agence météo russe Rosguidromet a révélé dans un rapport jeudi que la Russie avait enregistré un record de chaleur pour l’année 2020 et un recul historique de la banquise d’été sur la Route maritime du nord.
Comparé aux années 1980, la surface de la glace y est « 5 à 7 fois moindre », a souligné l’agence, et « en 2020 la surface de couverture de glace en septembre a atteint un record de faiblesse avec 26.000 km2 ».
Les entreprises russes exploitent en outre d’importants gisements de pétrole et de gaz, de charbon et de minerais précieux dans l’Arctique.