Petit tour d’horizon de ce spécialiste des navires en détresse.
– La société –
Smit Salvage est spécialisé dans le sauvetage de navires en détresse et la récupération d’épaves à travers le monde.
Elle est en outre en mesure de pomper des substances dangereuses qui peuvent s’échapper d’un bateau en train de couler.
La société, qui a « des bases d’intervention d’urgence » à Rotterdam, Houston, Le Cap et Singapour, se targue d’offrir ses services de remorquage portuaire dans environ 90 ports de 36 pays par le biais de coentreprises.
Fondée en 1842 à Rotterdam, Smit Salvage a été rachetée en 2010 par le groupe néerlandais de dragage et d’aménagement portuaire Royal Boskalis Westminster.
– Epaves célèbres –
Smit Salvage a aidé à récupérer l’épave du sous-marin nucléaire russe Koursk, qui a coulé en 2000 lors de manoeuvres en mer de Barents, causant la mort des 118 membres de son équipage.
Elle a aussi été chargée de récupérer quelque 2.200 tonnes de carburant réparties dans 17 réservoirs du Costa Concordia, après le naufrage en 2012 du bateau de croisière italien dans l’ouest de l’Italie, faisant 32 morts.
Smit Salvage a également participé aux tentatives de sauvetage du pétrolier Prestige, qui a sombré en 2002 au large des côtes espagnoles, laissant échapper 63.000 tonnes de fioul épais en mer.
La même année, la société néerlandaise a été impliquée dans la récupération du navire norvégien Tricolor, qui a coulé au large du port français de Dunkerque avec une cargaison de milliers de voitures.
En 2011, elle a réussi à déconstruire le TK Bremen, un cargo maltais échoué sur une plage protégée du Morbihan, en France, sans polluer ni détruire le site.
Plus récemment, en septembre 2020, Smit Salvage a aidé à éteindre un incendie massif sur un pétrolier en détresse, le New Diamond, au large des côtes du Sri Lanka.
– Equipement –
Smit Salvage affirme disposer d’un équipement spécialisé « transportable par les airs et prêt à être déployé à tout instant n’importe où dans le monde ».
Elle peut aussi « puiser dans les vastes ressources » de sa société mère Boskalis, qui compte 900 navires.
L’équipement de Smit Salvage inclut entre autres diverses pompes submersibles, des pinces coupantes surpuissantes, des chambres de décompression, des sonars, des grues pouvant être installées sur des barges et des bras flottants empêchant la propagation du pétrole en mer.
La société emploie notamment des plongeurs, des ingénieurs, des consultants en risques maritimes et des architectes spécialisés.
– Les plans pour Suez –
Le directeur exécutif de Boskalis a déclaré à la télévision néerlandaise mercredi que dégager le porte-conteneur Ever Given pourrait prendre « des jours, voire des semaines ».
« C’est vraiment une baleine très lourde sur la plage, pour ainsi dire », a indiqué Peter Berdowski, expliquant que « le risque est de casser le bateau » en tirant trop.
« S’il est vraiment bloqué », il faudra éventuellement « enlever des conteneurs du navire », en plus de l’eau et du pétrole à bord, et procéder à des opérations de dragage, a-t-il précisé.
« Il faut aussi prendre en considération que l’équipement dont on pourrait avoir besoin, il ne se trouve pas forcément au coin de la rue », a ajouté M. Berdowski.
Le directeur a toutefois affirmé que ce n’est pas la première fois que Smit Salvage « se frotte à de telles situations », se souvenant d’un navire comparable qui s’était échoué sur un banc de sable près de Hambourg, en Allemagne, et avait nécessité l’aide de 12 grands remorqueurs.
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